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![]() oOo Dans le chant - dans son absence même - trouver une voix qui montre la voie vers le chant encore inactuel. Dans tout chant, la musique est en avant : elle appelle la voix qui répond à son appel en se mettant en avant. Concomitantes dans l’écoute, la mélodie et la voix se distinguent nettement de l’accompagnement musical qui ne leur sert pas de toile de fond, mais, par ses nuances propres, relance constamment le jeu de la voix dans la mélodie qui s’imprègne de la voix. Quand il y a un reste, quand la voix excède la mélodie, comme dans le flamenco, cette merveille ou bien encore dans un talking blues écorché à souhait que j’aime tant, c’est l’humanité, toute l’humanité du chanteur qui parle dans sa voix : la mélodie n’est pas alors prétexte à vocalises virtuoses, elle ne dispose pas le chanteur au jeu, délicieux par ailleurs, des enjolivements et des vibratos, des trilles et des gazouillis, elle expose l’humain à la fournaise de passions tout humaines.
Un thyrse, disais-je : la mélodie s’enroule autour de la voix maîtresse, elle sert la voix qui parle et non l’inverse, inverse que nous entendons - pour ma part avec moins de plaisir - dans le chant académique qui toujours propose un jeu de miroir dans lequel la voix se veut le pur reflet de la mélodie. Jean-Michel Guyot 15 mars 2013 |
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