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Article publié le 21 juillet 2013. oOo -1- La parole, la parole qui se cherche un abri. Mais seule la parole abrite la parole, la parole ouverte sur elle-même. Ainsi, de mots murmurés en phrases édifiantes, de syntagmes ronflants en paragraphes altiers, de chapitres bien charpentés en livres dûment publiés, de livres à venir en opuscules fervents déjà oubliés, de regards ardents en poignées de mains chaleureuses, de baisers mouillés en étreintes viscéralement désirées, de poignées de neige trop souvent négligée en glace fracassée comme miroir dans la galerie de tes fantasmes, ta parole va, ignorant toute vaine promesse, errante seulement, et fragile et trouble, troublante peut-être aussi un peu, comme peut l’être l’écho vivifiant de tes pas quant tu précèdes le passé. -2- En ce temps-là, les statues poussaient comme champignons, jonchant le sol et sa pourriture noble presque aussitôt qu’érigées par elles-mêmes. Je n’avais pas en vue cette sorte d’éternité folle qui consiste à arrêter le temps le temps d’un éclair verbal, mais bel et bien l’intention de fouiller l’humeur des jours, d’où cette coulée qui empruntait au skieur son élégance diaphane, ce dernier ne laissant jamais dans la neige de mes jours que deux traces parallèles faciles à suivre. Les sculptures, parfois, murmuraient des mots dans des langues inconnues. Un bref instant, une flamme brillait dans leur regard, prélude au vertige de leur chute. Caducité, caducité ! |
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