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Un tableau |
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![]() oOo Cette plongée dans le bleu que nous propose Elena n’en est pas une. Le monde qui figure dans ce tableau, et dans tant d’autres, est trop riche pour cela, non qu’il soit anthropomorphe ni même simplement obsédé par la figure humaine : aucun élément ne prédomine : l’animal et l’humain se côtoient dans un dialogue muet dans lequel les formes animales et humaines communiquent à l’ensemble ce qu’il faudrait appeler un hiératisme dynamique. C’est la couleur en son dynamisme qui prédomine, donne à l’ensemble sa luminosité calme.
Pour cela, Elena procède par aplats de couleurs. Le bleu marine aimante toute la composition prise de vertige. Les figures tournent autour d’un axe invisible qu’une femme au visage sombre semble contempler. La matrice des rêves paraît se tenir là, dans la vivacité des jaunes doux et des rouges vifs prêt à virer au rose, tandis que le bleu, presque entièrement dévolu aux figures humaines, souligne l’étrange rituel qui se joue dans leurs gestes. La giration de l’ensemble donne à voir deux mondes catallèles : les figures gracieuses des oiseaux - des cygnes, des flamands ? - semblent danser, attendant de pouvoir rejoindre la coupe d’abondance qui repose derrière la femme affairée, absorbée dans sa contemplation muette. Le bleu est roi, mais le rouge approche. Il va envahir la composition mouvante, provoquant ce vertige de couleurs que nous connaissons dans tous les tableaux d’Elena. Le tableau est encore à venir, bien que déjà là sous nos yeux. Vertige d’un combat entre le chaud et le froid, l’humide et le sec, le vertical et l’horizontal au sein duquel l’humain se fait tout petit, assez petit pour devenir l’emblème inquiet de quelque chose de plus grand que lui qui se cherche dans la couleur amoureuse de la lumière. Jean-Michel Guyot 3 août 2013 |
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