Arlequin me cède sa batte
J’emprunte la lance d’Argail
Je désarçonne un andabate
Noue un bandeau enfourche un gail
De remonte couvert d’aiguail
Pierrot me prête son calame
Sa chandelle et son encrier
J’ai de quoi déclarer mes flammes
A mille fées à marier
Et jouer les mâche-laurier
Caron m’abandonne sa barque
Ses rames son horloge d’eau
Lorsqu’il se rend chez les trois Parques
Friandes de lais de rondeaux
Son sac d’oboles sur le dos
Je tiens la jambe à Mnémosyne
Conte à ses filles des fagots
Pour le plaisir je les cuisine
En grec en latin en argot
Elles étendent leurs gigots
Suis-je un citoyen de Bergame
Un pantomime rêvasseur
Suis-je un lancier de haute gamme
Un infatigable passeur
Fou de la mère des neuf soeurs