Mon pays, tu n’es plus !
Le soleil éploré,
Sur son teint mordoré,
Ne coule plus à pic
Sur les cils des falaises
Se fermant de fatigue,
Un volet de paupières
Recouvrant la lumière
Pour voir l’obscurité :
Tout ce noir poétique,
L’océan négritude
Où sur une île aimée
Se lovent les étoiles !
Mon pays sent la fleur
De coco et la canne
Sucrée avec les mains
Aux reflets caramel
De bons buveurs de rhum.
Dans le noir et le blanc,
Les yeux des dominos
Se lèvent vers la mer !
Les chaînes ont rouillé
Mais la forge aux esclaves
Crache toujours sa lave
En souvenirs scories
Expulsés par l’histoire !
Mon pays, tu n’es plus,
Car tu n’es plus le même
Que celui que mes yeux
Ont nourri sur ce sein,
Où coule ce lait en
Larmes miraculeuses,
Retrouvant tous ses airs
D’armes miraculeuses !