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À nos enfants, victimes de la guerre - Monument aux morts de Chalabre (Aude).
La guerre est une ignominie, dit Cendrars, me semble-t-il dans La main coupée. Il n’y a pas de guerres justes, écrit Pound à Pise. La guerre n’est rien d’autre qu’un moyen de piller ceux à qui on la fait. La défense s’en trouve légitimée. Chacun son point de vue. Mais au final, ce n’est pas de l’honneur, ni même du courage, qui dégouline sur les flancs des monuments aux morts. C’est du sang. Et des morceaux d’hommes. À Chalabre, le monument aux morts n’évoque rien de la France ni de ses combats, au pillage comme en défense. Il n’y est pas question de complicité, de devoir, de mémoire, ni de dette. Les morts sont des victimes. À chacun de penser ce qu’il veut de ces combats sanglants, selon ce qu’il en sait, ou selon ce qui se laisse imaginer. Pas de place pour les bavards, les vantards et autres chevaliers de la ballade nationale. Pas de place non plus pour les lâches et les hypocrites. Mais si les victimes ont un nom, le bourreau n’en a pas. Ce n’est pas le silence qui le couvre. Tout le monde sait, à sa manière. Et c’est à chacun de se taire ou de ne pas parler plus haut que l’autre, au choix. Un monument doit inspirer la pensée, et non pas imposer une idéologie. Je dis ça, François, parce que j’ai l’impression que tu vas raconter beaucoup de conneries en cette année commémorative...
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