Après le séisme du douze janvier 2010, je fermai à double tour, ce passage combien affreux de mon existence.
Je voulais enfouir et perdre dans les dédales de mon cerveau ce douloureux vécu.
Être frappée d’amnésie partielle était mon voeu le plus cher. A l’aide d’un pilon je pulvérisais et entassais au fond de ma mémoire, ces cinquante cinq secondes d’horreur.
Pourtant, presqu’à mon insu, ma plume, simple pinceau entre les doigts, choisit, dans ces allées et venues, son itinéraire.
Elle s’arrêta sur une colline de Port-au-Prince.
Elle me retraça une partie du temps que j’y ai passé et passe encore.
Rita Barella Pean
Parce que personne ne peut oublier ce jour où la terre a tremblé à Haïti…