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Article publié le 13 avril 2014. oOo Légers soldats de plomb et le chemin de fer qu’on accroche à la main à la hauteur du chat. Des montagnes lilliputiennes avec des cascades et de petits tunnels où rodent des baisers qu’on dérobe aux parents sur la joue des cousines de velours carmin. Les vitrines avaient des moufles de bourgeois et d’autres yatagans sur des sofas. On accrochait aux murs les découvertes très adultes de coussins. Les cousines étaient les coins de corridors et les journaux collés. Quels découpages ces amours furtifs et odorants. Odeurs de caches. Cet encens de placards où l’on jouait à chat avec un doigt qui fond. L’un poussant l’autre avec sa nuque et ses genoux. Dans la rivière de leurs mains sont des poissons des gaufres et des anneaux d’or sur des tringles de cuivre. Quelle magie demain ces amours tout en chats pêche miraculeuse et le sexe des jouets comme un pont suspendu. Les enfants se souviennent de tout c’est leur présent depuis leur placard aux merveilles. Se rencontrent un jour peut-être quelque annonce et se plaisent assez et c’est un grand amour. Ils se jettent à l’eau du sérieux l’un dans l’autre agréé et ils couchent. Ils aiment ce parfum de ruines qu’on visite sur le corps de l’autre le placard ouvert cette ancienne magie d’enfance qu’ils se trouvent. Et toutes les vitrines aujourd’hui ouvertes sur les magazines actuels où ils vont prônent un exotisme de tout dernier cri. Monument locatif de leur vert paradis tout confort rationnel et complexe sportif. Extraordinaire banqueroute : au profit de quel escompteur a-t-on démonétisé toute une poésie ? Louis Aragon |
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