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Article publié le 20 avril 2014. oOo Cette toute brûlure, qu’avait-elle encore à me dire après toutes ces années passées dans l’attente ? Ecrire arrête l’attente, réfrène l’étreinte. Et si tout alors s’effaçait pour de bon ? Mais non, la toute brûlure enflammera le texte qui n’en peut mais. * Peut-être Peut-être que Que de peut-être Elan incommode Comme dit sur le mode de l’injure Au temps précieux qui tarde à venir. Précipices, Abysses et sondes, Echelles de corde et filins, Ponts suspendus, Musique battante suspendue dans le vide du cœur, Arrimée à la douceur de vivre, Transmise indéfiniment à l’oreille distraite du vent.
Elle écrivait du bout des doigts maculés de peinture fraîche, Bleu roi, jaune soleil, Royauté des lignes droites Posées sur la toile mouvante de l’air. Un peu de peinture coulait sur sa gorge, Donnant à ses seins dressés le désir de fendre la paume de l’eau.
A la fontaine rendue, tristement assise, Richement vêtue, Robe de soie bleue nuit baignée d’orange nacré, Par la fraîcheur enivrée, Noirs rayons des forêts toutes proches qui murmurent aux clairières insolentes.
Soleil des eaux Roule dans la fange des ornières Par le char creusées.
Un visage monte à la surface de l’eau pure, Sourire de connivence, Chuchotis clapotent au bout des doigts de la belle. Elle porte la main libre à son front baigné de sueur, Puis plante son index levé devant sa bouche, Intimant au sourire des eaux l’ordre gracieux d’inonder le paysage de sa présence.
Le sourire tourne sur lui-même, Vertige des eaux, Plonge et replonge, Poissons rouges amusés, frétillements charnus, coups de queue et œil sévère, Puis tourne et tourne à nouveau, Avant de s’évaporer dans l’air A portée de main de la belle qui s’enchante de tant de complaisance A elle accordée pour le commun bien des lieux et des hommes Qui résonnent dans les alentours, fiévreux, vaquant, occupés ou oisifs, Toujours présents dans la vacance utile des tâches et des soupirs En ces lieux.
Sévérité des lignes, Générosité des couleurs, Elans surannés des formes, Matière invisible, tangible, solide, liquide, malléable, granitique, coupante, caressante, Tranchante, mordante, silencieuse ou béante, Folle envie d’y fondre pour y fonder le cœur rougeoyant de l’aurore Là-haut, tout là-haut dans le Nord Qui plonge vers le Sud, Proue mouvante de l’humanité gorgée de vie.
Salut à la Grèce toujours là, Emerveillement devant le Livre ouvert D’Israël rayonnant. L’eau tranquille suit son cours paisible dans les eaux de la belle. L’eau tourne et tourne, cycle fini de l’infini mouvement, Cercle ouvert, spirale de dédain, moqueuse mélodie Pour narguer le Destin.
Un sourire d’elle, dans la tristesse vacante exposée, Et le pays chante, s’élance, embrasse le ciel polymorphe, Réveille la terre dormeuse, Sonne l’heure des eaux dormantes Qui gazouillent dans la fontaine aux tilleuls, son amie de toujours. Et foin du silence.
Un loriot invisible se tient quiet sur la plus haute branche, Elle le pressent. A lui de sonner l’heure, de vagabonder dans les sons amis, Pour que naisse une lueur dans une fraîcheur, Aride demeure riche en hôtes, Aux jardins luxuriants, Aux parfums entêtants, Aux odeurs de garrigue sèche, de thym et de sarriette, Dans le Midi de sa joie rayonnante.
Jean-Michel Guyot 16 avril 2014 |
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