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L'immortelle
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 Article publié le 27 avril 2014.

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Selon les époques, la littérature est plus ou moins dynamique.

Mais de tout temps, c’est-à-dire depuis qu’elle existe, elle doit vivre dans son contexte. Elle soit affronter les multiples forces qui lui sont hostiles, et s’allier à celles qui lui sont favorables.

A l’époque de la Grèce classique, le paradoxe était immense : une littérature à inventer au sein d’une petite communauté de lecteurs. Sa naissance et sa noblesse sont soutenues par la matérialité d’un espace particulier : l’amphithéâtre. La littérature est donc également orale, véhiculée par des corps ou comédiens.

A ce moment, le logos et l’écrit sont cruciaux dans la vie des gens qui, pour la plupart, travaillent dur et en extérieur. Avec Rome et ses courageux paysans, c’est encore plus vrai, d’autant que la Ville, tentaculaire, compte, au début de l’ère chrétienne, un bon million d’habitants.

Lorsque François Rabelais et Erasme écrivent leurs livres iconoclastes, le lectorat, à la Renaissance, est toujours réduit. De plus, l’Eglise veille, et il faut de l’habileté à ces écrivains pour continuer d’avancer dans leur œuvre et leurs convictions, au sein d’une époque marquée, tout de même, par l’aventure spirituelle, technique et géographique. Là aussi, la littérature bénéficie d’un support précieux et totalement inédit : l’imprimerie.

Aujourd’hui, si le développement de l’école pour tous dans les pays occidentaux, participe de l’accroissement du lectorat, les innombrables supports médiatiques favorisant la diffusion de l’image, en revanche, constituent des entités en conflit avec la littérature. A cela, ajoutons l’émergence de disciplines récentes telles que la psychanalyse, la sociologie, la psychologie, et l’on cerne le contexte nouveau dans lequel la littérature doit poursuivre son histoire. Des sociétés ou nations de plus en plus nombreuses, des corps professionnels sans cesse segmentés, de nouvelles disciplines … la littérature doit évoluer dans ce cadre et poursuivre sa mue. Mais tous ces changements, aussi contraires soient-ils pour la littérature, ne peuvent faire oublier qu’elle s’est toujours adaptée à son environnement, s’inspirant même de toutes les transformations, économiques, cognitives, scientifiques. Et c’est à travers la fiction qu’elle montre sa capacité d’absorption, une capacité illimitée. La littérature, finalement, se décontextualise sans cesse, montrant qu’elle n’a besoin, intrinsèquement, d’aucun allié, d’aucun soutien. Les mots sont toujours là, et les auteurs continuent d’émerger, produisant parfois des chefs d’oeuvre. La littérature est donc parfaitement autonome, traversant le temps, se confondant avec lui, à chaque fois. Pour le dépasser…

 

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