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Écos des tatanes (Patrick Cintas)
Tu parles
Charles...

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 Article publié le 21 septembre 2014.

oOo

Noirs ils sont, noirs sont les chevaux.
Lorca traduit par Michel Host.

On dirait le style de Charles
Qui écrit comme Malraux parle
Quand il a fini de mentir.
Je n’y trouve pas du plaisir !
Tu ne traduis pas dans le style.
La langue espagnole est une île,
Mais non point de l’océan franc
Qui bat des Pyrénées les flancs
Et ne passe pas la frontière
Avec les plagiats de Molière
Et ses romans éducatifs.
Je ne veux pas être agressif,
Car tu caresses l’élégance
Comme pas un ici en France,
Mais enfin l’intellectuel,
Le cérébral, le manuel,
Le langage des paroxysmes
Du verbal et du nombrilisme,
C’est du caca de ronds-de-cuir,
Une littérature à fuir
Sous peine de perdre boussole
Et hygiène comme à l’école
Avec bonnet d’âne et piquet.
On est très loin de pratiquer
Les us et coutumes de l’art !
Charles nommé le Faux Fuyard
Dans les moins mauvaises chroniques
Du canon de la République,
Fuit toujours quand ça sent mauvais
Chez l’Allemand ou chez l’Anglais
Selon qu’il se rend ou s’abrite.
Il faut savoir où on habite
Quand c’est en France et pas ailleurs
Qu’on réside pour le meilleur
Et pour le pire sans raison
De rêver d’autres horizons.
On sait tout ça quand on émigre
Dans la nation dite du Tigre,
Un mètre cinquante en sarouel,
Un mec qui deux fois en duel
Tire six coups sans faire mouche
Et six autres, ce n’est pas louche,
N’effleurent même pas sa peau,
Celle qu’il offrit au drapeau
Avec tous les pions de la classe,
Mais pas au feu qui ne menace
Ni sa fortune ni son cul.
Et le macchabée est cocu,
S’il manque de pot il trépasse,
Et s’il survit au temps qui passe,
Il est gros Jean comme devant.
Avec des héros de ce rang
On alimente les annales
En passant par le trou de balle
Même si on n’aime pas ça.
Pas étonnant que la doxa
Cherche ailleurs comme en Amérique
De quoi donner à sa chronique,
En librairie et sur les bancs
Et les plumards des courtisans,
Des airs qu’on a gagné quand même,
Qu’on a perdu mais pas la même
Et puis que si on a joué
C’est parce qu’on nous a forcés
Alors qu’on avait des idées
Comme le prouve l’Élysée
Qui loge à l’œil tous les crevés
Dont le mérite est mérité.
Voilà d’où vient qu’on est malade
Et qu’on en publie la salade,
Avec un plat de jeux verbaux
Qui met au-dessus du prolo.
Rouletabille et Rocambole,
En pédagogues du beau rôle,
Font la leçon au populo
Qui des fois décroche gros lot
Et se fait péter le derrière.
Et on s’applique à bien le faire,
Surtout d’ailleurs si on en vient.
Et au dessert, les gros moyens
Des idées qui changent le monde
Sans rien changer à la Joconde
Qui a toujours très chaud au cul,
Car Dada a bien survécu
N’en déplaise aux retardataires
Qui se demandent s’il faut plaire
Ou agacer le bon facho
Qui entretient l’art du bachot
Pour séparer le grain à moudre
De l’ivraie qui veut en découdre.
Malades, joueurs et régents
Font des beaux livres pour les gens,
A la saveur d’un nombrilisme
Qui se frictionne au paroxysme
Et se baigne dans le pognon.
Une omelette aux champignons
De gens qui montent bien en neige,
Avec le jaune qu’on agrège
Et la coquille sans quoi l’œuf
Ne sert à rien comme le bœuf.
C’est que ça manque d’expérience,
Ces fonctionnaires de la science
Mal équipés ou pas du tout
Pour regarder ailleurs, partout
Où il se passe quelque chose
Dont le nombril n’est pas la cause.
Enfin, pour dire et faire court,
On les élève dans les cours
Des primaires municipales
Où les fièvres épiscopales
Donnent au laïc des boutons
Qu’il astique comme un joufflu.
Ensuite à l’étage au-dessus,
On complique et on veut parfaire
Les impostures légendaires
Et les fausses gloires du temps.
On apprend les trous de la flûte
Et comment c’est qu’il faut qu’on lutte
Pour en jouer sans les dix doigts.
Un art français qu’on doit aux rois
Et à l’éducation classique.
Mais comme on connaît la musique,
On joue le jeu et on s’y fait,
Avec au bout, bien décroché,
Le diplôme de la bronzette,
Un bac qui ne vaut pas tripette
Mais qui ouvre des fois en grand
La porte aux meilleurs des feignants.
Et tout le monde est admissible,
A moins de souffrir des fusibles
Avant d’avoir été admis.
Après on travaille entre amis,
Comme au parti et à l’église,
Ou ailleurs mais pas d’entreprises
Pour évaluer le niveau.
Les vacances c’est pour la peau,
Qu’on sauve aussi souvent qu’on danse,
Et le travail pour la présence,
Sauf quand bien sûr on est absent,
Ce qui arrive très souvent.
Et pourquoi donc que ça arrive ?
Pourquoi donc il faut qu’on écrive ?
On ne s’occupe que de « soi ».
Et on ne parle que de « moi ».
Le nombril entre cœur et sexe,
Foyer de tous les bons reflexes
Qui n’engagent pas l’étranger
Et prouvent qu’on sait bien nager
Dans les eaux de la République
Sans rien toucher à sa chronique.
Et en plus le salaire est bon
Et la retraite dans le ton
Qui convient aux fuites que Charles
A pratiqué avec ses marles
Sur les trottoirs de la Nation.
Le nombril est une fonction.

 

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