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Revue en ligne

samedi 20 avril 2024

Revue d'art et de littérature, musique
Directeur: Patrick CINTAS

En avoir ou pas
car pour être, nous sommes...

Nacer KHELOUZ
Université du Missouri, Kansas City
Lettre ouverte à monsieur Azouz BEGAG :
celle que j’aurais dû vous envoyer…

Monsieur,

Votre entrée au gouvernement UMP tout comme votre sortie ont fait l’objet de nombreux commentaires. Ceux-ci ont été d’ailleurs majoritairement d’une bienveillante indignation à l’égard de l’homme de lettres que vous êtes. Dans l’opinion publique, personne ne vous a encore voué aux gémonies. Certains se souvenant de votre talent littéraire ; d’autres de l’empathie qui affleure votre image médiatique. Je vous ai personnellement entretenu en marge d’un colloque aux USA autour de votre œuvre et vous m’aviez alors séduit par votre bonté toute espiègle et par votre générosité bien réelle. Sans doute avez-vous tout simplement si peu pesé dans cet exercice qui, en dépit de votre expertise scientifique de la société française – vous êtes chercheur et on l’oublie souvent - relève d’une discipline qui vous est cependant méconnue ? Je veux parler de la politique, non point tant par sa noble caractérisation d’administration des affaires de la cité, mais par son corollaire monstrueux. La politique, quand elle est perçue du point de vue des appareils de pouvoir, confine souvent à la duplicité du docteur Dr Jekyll avec mister Hyde. Vous venez de la société dite civile et à ce titre vous étiez condamné à n’être qu’un intrus dans le jeu tacticien, pour ne pas dire bien souvent machiavélique [écoutez l’intarissable Arnauld Montebourg, pour ne citer que lui, se comparer à César dans sa guerre des Gaules et vous serez édifié], des gens du sérail. Vous vous êtes dit trahi par la gauche à laquelle vous apparteniez par destin historique. Or, pas plus la gauche hier que la droite aujourd’hui dissoute dans le sarkozisme ne vous ont fondamentalement porté préjudice. Je le répète, le strapontin que les uns ont poussé dans votre direction et que les autres ont préféré garder pour eux-mêmes n’en reste pas moins un strapontin. D’aucuns vous ont qualifié, sans doute avec quelque fond de vérité, de ministre faire-valoir.


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Salon du livre...
de Toulouse ?
… ou de Midi-Pyrénées ?
Patrick CINTAS
« Les petits éditeurs prennent trop de place en librairie et au Salon du livre. »
Antoine GALLIMARD.

La réponse est : de Midi-Pyrénées. S’il s’était agi d’un salon du livre de Toulouse, on y aurait rencontré la fine fleur de l’écriture, de la création, de la librairie et de l’édition. Ce n’est pas le cas. L’exposition est limitée à des entreprises régionales, strictement. Avec de jolies fleurs, tout de même : Milan, Privat, Plume de carotte, Grand Sud, la revue Sang d’encre. Mais il manque le meilleur, et de loin : Tristram. Et Le chasseur abstrait trop tard contacté par un Centre régional des Lettres qui n’entretient aucun rapport avec les Chambres consulaires.

C’est la deuxième édition, mais la première s’intitulait : Salon des éditeurs, ce qui avait l’inconvénient de limiter sa portée à une profession gravement régionalisée et de ne pas parler à un public qui, on s’en doute, ne court pas les rues pour se prêter au jeu d’une confusion peut-être entretenue.

Cette foire est organisée dans les locaux de l’Hôtel-Dieu qui, comme son nom l’indique, servait à soigner les malades. Le bâtiment, au pied du Pont-Neuf, est classé par l’Unesco, ce qui ne garantit absolument pas des qualités architecturales, loin s’en faut. Ferdinand Bardamu, qui visite son vieil ami Buisson, note que Toulouse est une « vieille ville » qui n’a pas connu de guerres depuis longtemps. Mise à l’abri des destructions, elle ne s’est pas renouvelée. Le trait est plutôt décochée qu’authentique, mais il est vrai qu’à défaut d’être belle, Toulouse est une ville agréable. Ses vieux quartiers ne sentent plus la merde des caniveaux, les chiottes ne sont plus suspendues aux façades, tout de même ! et le temps des pompes à merde qui réveillaient l’enfant inquiet que j’étais, est révolu. Mais Toulouse ne se modernise pas, elle ne pérennise rien, elle dure. Et ce, dans la perspective de devenir une prochaine « Capitale européenne de la culture » sous l’oeil paternel d’un Patrick Poivre d’Arvor qui impose à son patronage des conditions judicieusement exercées par la connaissance des lieux et des moeurs. Plantée au milieu de nulle part, nostalgique d’un temps barbare où elle fut la croisée des chemins et un centre intellectuel de premier plan, Toulouse demeure pittoresque, tranquille, presque silencieuse tant l’explosion y est anecdotique. Ici, on fait du neuf avec du vieux. On prend les mêmes et on recommence. Alors que la règle d’or est d’en prendre d’autres et surtout, de ne pas recommencer. Un humoriste, dont le nom m’échappe, affirmait qu’à Toulouse, on ne construit pas, on brique… Juste définition d’un conformisme… rose.


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17e Salon de la revue de Paris
Le vrai gisement…
… peut-être l’unique.
Patrick CINTAS

photos de Jean-Claude CINTAS & Valérie Constantin

Dès l’entrée en matière (installation du stand sur 2 mètres 40, 4 chaises, deux présentoirs et, ô miracle, une prise électrique), le commissaire de l’exposition, André Chabin, est venu nous saluer, nous remercier pour notre « campagne de communication » et nous encourager à « monter » encore sur l’échelle des nouvelles valeurs. « Le chasseur abstrait, ça monte ! » Cela fait plaisir, croyez-moi.

C’est donc le cœur chaud que nous nous sommes plongés dans ce travail nouveau pour nous, qui consiste à dialoguer sans répit, à formuler des projets, à les peaufiner sur le tas et à mesurer l’ampleur de ce qui reste à faire. Quel chantier et que de perspectives !

Plus de deux cents stands ! et sept cents revues sont représentés dans l’Espace des Blancs-Manteaux ! On est serrés comme des sardines en boîte entre nos présentoirs et l’étalage, les allées sont étroites et il faut placer sa voix dans le commentaire des voisins.


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CAHIERS DE LA RAL,M nº 9

Ceci n’est pas une série !
Appel à contribution
« Le hasard crée ce qui deviendra significatif. » Ferdinand de Saussure.

Georges AYVAYAN - Série 2005


Dans le cadre des préparations du tricentenaire du signifiant « série », la RAL,M prépare un cahier de mélanges qui nécessite l’implication de tous ceux qui, quel que soit leur domaine d’activité, ont fait, à un titre ou un autre, l’expérience de la série.

Rappelons quels cahots ont traversé l’histoire de ce mot, apparu dans la langue à l’aube d’un âge qui allait devenir industriel, au risque de se faire miroir d’une vision de plus en plus déchirante de l’humanité.

1715 : le mot est traduit du latin pour décrire, en mathématiques, les suites infinies de Leibniz.

1767 : Denis Diderot évoque une « vieille série d’impressions », rendant au mot une acception plus large, plus ouverte et ambiguë du mot : « suite, série, succession ».

1809 : Lamarck veut voir dans la classification des espèces naturelles une « véritable série ».

1828 : Charles Fourier, convaincu que la série définit la structure de l’univers, veut doter la société d’une organisation de même nature.

1840 : Gérard de Nerval, en marge d’Aurélia, note : « Les ordres ont le secret — transmis des pères aux fils. C’est la sympathie humaine. Les esprits sont étagés dans les mondes et se correspondent. La l (oi) inv (isible) qui s’occupe des destinées des h (ommes) à différents degrés — sur le rapport de chaque série et sans rien changer. »

1862 : Proudhon se définit comme « un simple observateur et chercheur de séries »

1909 : Claude Monet présente « Les Nymphéas, série de paysage d’eau ».

1946 : René Leibowitz introduit en France les principes de la « composition avec douze sons », autrement appelée « musique sérielle ».

1963 : Pierre Boulez publie « Penser la musique aujourd’hui », rendant les conclusions d’une expérience radicale de la série, dite « généralisée ».

1984 : Henri Meschonnic formule une première proposition relative à un principe opaque, la « sémantique sérielle ».

1997 : Paul Bleton expose les principes d’une « lecture sérielle ».

Philosophie, art, littérature, musique, industrie, administration, sport, télévision, électricité, informatique, archivistique, crime. Aucun secteur n’est épargné par le principe de la série, principe aveugle et sans a priori. 

Or, trop longtemps, la série est restée un oeil conceptuel posée sur la réalité. Le projet de la RAL,M, à travers ce cahier, n’est pas d’accumuler des témoignages épars sur un thème soumis, plus que tout autre, à l’alea et l’accident, mais de produire une critique de la série, en la mettant à l’épreuve des faits, du réel, des pratiques.

Vos contributions sont sollicitées. Votre expérience de la série nous est précieuse.

Pascal LERAY

La librairie Anima
vous invite à venir rencontrer
Marie SAGAIE-DOUVE

à l’occasion de la parution de 

Travers&e

Le chasseur abstrait éditeur

le vendredi 7 décembre 2007 à partir de 18 heures 30

3 rue Ravignan
75018 Paris
01 42 64 05 25

Métro : Abbesses, Pigalle, Blanche, bus : 30, 54, 67

 

J’écris donc j’existe : représentation sociale de l’auteur moderne
Malick Ndiaye

Le poète chassé de la cité idéale par Platon incarne la difficulté que l’auteur éprouve pour « trouver sa place » hors de l’acte de création. Alain Viala a montré que la reconnaissance de l’écrivain comme un acteur social à part entière, avec un statut spécifique, a été le résultat d’un long processus qui s’est définitivement accompli à partir du dix-septième siècle. Mais cette « reconnaissance » sociale à l’âge classique n’a pas dissipé tous les malentendus concernant l’auteur de littérature. Cela a permis à des corps d’auteurs d’exister, d’être reconnus, d’avoir un statut juridique et même pour certains de vivre de leur plume. Malgré tout, leur identité pose problème.

En effet, l’écrivain appelle toujours un besoin de justification : pourquoi devient-on auteur ? Comment le devient-on ? A quoi cela peut-il servir ? Des questions auxquelles les intéressés eux-mêmes peinent à apporter des réponses[1]. Il y a une connotation tenace qui se colle au statut de l’auteur, celle de l’amateurisme, voire de l’inutilité. Cela ne fait pas sérieux de se proclamer auteur. D’ailleurs, le métier d’auteur n’existe pas. A la limite, on est artiste, écrivain, poète. Quelle que soit la zone d’activité où il émarge, l’auteur a du mal à atteindre une considération et une représentativité comparables à celle du juriste ou de la figure récente du sociologue, par exemple.


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Comme une caresse molle sur la hanche d’un cannibale
Andy VÉROL

1*

Des maisons pleines de vide... Le bruit de mes pieds nus sur le parquet. L’image est sublime. Et les glands du dessus font encore une de leurs fêtes familiales, dont ils ont le secret. Les secrets. Tout le monde en a. Des trucs super honteux. Des choses moins honteuses... Moi j’avais peur de demander une baguette à une boulangère, ou je vérifiais sans cesse si ma braguette était bien fermée. Faire. Mais aussi j’ai tué des chats. J’ai regardé obsessionnellement toutes les filles sous leur douche... Jusqu’à l’âge de 12 -13 ans... Puis ça m’est passé. Puis j’ai détesté le sexe. Jusqu’à aujourd’hui, c’est comme ça... Pas de problèmes d’érection, pas vraiment de manque de poussées hormonales... Plutôt l’idée que c’est plus jouissif de mourir. C’est idiot, mais se suicider est la seule source de jouissance possible dans mon existence...

Au-dessus, ils mettent du Johnny à fond. Ils mangent des saucisses apéritif et trouvent des trucs intéressants dans le monde, à tel point qu’ils aiment la vie... Enfin comme tout le monde... Beaucoup de monde... Sans tabou, il faut parler de ses envies de mourir. Tu sais parfois d’où ça te vient, d’autres fois, tu n’en sais plus rien au fond... Prendre la route pour partir en vacances t’angoisse tellement, rouler des pelles dans le vide en regardant une fille dans la télé te fait vraiment honte, ou tu te sens simplement grotesque, avec ta peau/bite-là, tes muscles pas entretenus, tout ça... Tout est prétexte et intéressant pour se décider à mourir...


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La description comparée dans quelques récits de voyage modernes : un sacrifice à une tradition séculaire ?
François GUIYOBA
ENS de Yaoundé

Analyse d’une réalité en regard d’une autre, la description comparée suscite chez l’herméneute un questionnement portant notamment sur sa finalité, son instrument gnoséologique et les circonstances de son actualisation, se révélant ainsi comme un puissant tremplin heuristique permettant d’accéder à l’intimité des réalités restées inexplorées jusque-là, mais en rapport métonymique ou synecdochique avec celles déjà connues.

Appliquée au récit de voyage en Afrique dans la première moitié du vingtième siècle, cette problématique générale peut se ramener à la question de savoir si ce récit sacrifie à une tradition remontant à l’antiquité et revisitée à la Renaissance. Les expériences de Pline et Hérodote se retrouvent-elles sous la plume de Joseph Conrad, André Gide et Graham Greene, par exemple ? Ces auteurs utilisent-ils le même protocole gnoséologique que les grands voyageurs de la Renaissance, les phrénologues ou les physiognomonistes des dix-huitième et dix-neuvième siècles pour se définir par rapport à l’altérité africaine ? Parviennent-ils aux mêmes conclusions qu’eux ? Leur démarche est-elle sous-tendue par les mêmes ressorts idéologiques et culturels que ceux de leurs prédécesseurs ?

Assumée et perpétuée par diverses instances socioculturelles, portant sur tous les aspects connus de ses objets, s’aidant des moyens gnoséologiques ayant cours, et favorisée par les déplacements vers le continent noir, la pratique surannée de la mise en parallèle de l’ici européen et de l’ailleurs africain donne lieu à une accumulation de clichés et stéréotypes trahissant le désir de l’ego de se définir sur une échelle axiologique qui est son fait, dont il occupe le haut, et l’altérité le bas.

On pose : Europe : : Afrique. Le rapport analogique entre ces deux entités se fonde sur leur paradigme commun, celui-ci consistant en l’être, le paraître et la spatio-temporalité de l’individualité. Mais, dans la perspective européenne, le détail socioculturel de ce rapport le décline en une hiérarchie axiologique conférant à l’ici européen une charge méliorative et à son homologue africain une charge péjorative. L’algorithme ci-dessus peut donc se réécrire : Afrique =| Europe. D’où le tableau ci-après des clichés et stéréotypes de l’imagerie africaine en Occident.


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La Mort dans un jeu de quilles
Robert VITTON
Espace d’auteurs : Le zinc

Confiné dans une solitude sise entre une aquarelle délavée et un croquis broussailleux, mon ami se guérit. J’avais passé trois jours dans les silences rauques, dans les souffrances muettes, dans les agonies interminables des paysages de cet endroit écarté dont le nom pulpeux et ensoleillé piquerait la curiosité de plus d’un rouleur gorgé de souvenirs et de remords. J’avais poussé des persiennes grinçantes sur les moirures d’une calanque ; j’avais traînassé dans une chambre modestement meublée et néanmoins confortable ; la tête encombrée d’éclats de fêtes, de brins de phrases, de morceaux de visages, de lambeaux de parfums suaves, de voix confuses, de lieux indistincts, j’avais tournaillé autour d’un château d’eau ; sur une terrasse bordée d’énormes géraniums rouges, à midi tapant, j’avais déjeuné de mets locaux à la table des quelques clients, puis, après le café, fumant cigarette sur cigarette, j’avais attendu l’heure de la visite ; le soir, rassasié d’une bonne soupe de poissons de roche, d’une douzaine d’anchois frits, d’une généreuse part de tarte aux figues, le tout noyé par un chasse-cafard de la coopérative, je m’étais, contrairement à mon habitude, couché tôt et, passant et repassant obstinément par Les Fenêtres de Stéphane Mallarmé, endormi pour l’éternité. L’hôtel-restaurant, m’a-t-on dit, bien qu’accueillant les ouvriers saisonniers, vit sur la maison de repos. J’avais, pendant de trop courts instants, tenu compagnie à un convalescent rigolard, frais comme un gardon, à une bonne pièce émaillant le solide de boutades. Et moi qui m’attendais à retrouver le naufragé hirsute, amaigri, tout courbaturé, le désespéré en proie aux idées noires.


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Librairie du gay savoir
Serge MEITINGER
Espace d’auteurs : Librairie du gay savoir

Michel Dorais et Éric Verdier : Petit manuel de gayrilla à l’usage des jeunes ou comment lutter contre l’homophobie au quotidien, Éditions H & O, Béziers, 2005.

Voici un petit livre roboratif et salutaire, destiné à la vie pratique des jeunes (et moins jeunes) de la diversité sexuelle. L’appellation de « diversité sexuelle » veut regrouper, sans hiérarchie ni discrimination, les gays et lesbiennes, les bisexuels et ambisexuels (personnes incertaines de préférer l’un ou l’autre sexe alors que les bisexuels savent très bien qu’ils aiment les deux), les queer (personnes qui remettent en cause de diverses manières les catégories usuelles de sexe) et transgenres (personnes qui, par une modification de leur apparence corporelle, passent d’un sexe à l’autre), et les non conformistes dans leur manière d’être par rapport aux sexes et aux genres (garçons féminins et filles masculines mais hétéros, par exemple). Cette diversité est la variété même des manières d’être (qui ne se choisissent pas) et variation sur la gamme des postulations désirantes. Elle devrait être estimée comme une richesse humaine non comme un handicap. De fait, cet ouvrage admet un certain nombre de postulats qu’il faut accepter pour le suivre. D’abord ces variations ne sont ni des déviances par rapport à une norme qui aime trop fonctionner de façon binaire (masculin/féminin, normal/anormal et même homo/hétéro…) ni des penchants contre-nature (ou alors il faut rééduquer d’urgence les dauphins ou les zébus qui ont des tendresses coupables pour des partenaires de leur sexe !) ni des symptômes morbides relevant de la médecine traditionnelle ou psychiatrique. Ces variantes de l’attraction désirante ne relèvent pas non plus de la morale car ces tendances puis ces choix, qui ne sont d’emblée ni bons ni mauvais, quand ils engagent des comportements responsables, ne prétendent s’imposer à personne ni comme modèle ni comme principe. Enfin la manifestation publique et l’exercice d’une vie fondée sur ces choix ne sauraient justifier une discrimination dans l’application des droits qui sont ceux de tout citoyen : droit à l’union légale d’un couple qui s’est choisi librement (ou mariage), droit d’éduquer des enfants ou d’en adopter, droit à la pleine visibilité.


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Qu’en pense Socrate ?

Un nouveau blog sur la toile

LES HUMEURS DE DIOTIMOS
Penseur et poète, solitaire et méditatif
lire - écrire - penser - admirer et pester - contempler - rêver - bâtir

diotimos.blogspot.com/

 

Lettre à Guy Môquet
Andy VÉROL

Salut à toi Guy, si je t’écris aujourd’hui, c’est un peu pour profiter de ta notoriété fraîchement réactualisée par mon cher Président de la République de France... Enfin, tu dois être au courant mon garçon, si quelque chose existe, si la vie après la mort est possible... Ou bien, bon, cette lettre, elle fait un peu mal au cœur, un peu comme les complaintes de ces enfants enfermés dans des placards, qui "chuintent" fort, mais que personne ne libérera.

Je t’écris aussi pour te transmettre mon désarroi. Tu ne connaissais pas ça, à ton époque, mais nous vivons aujourd’hui, pour une bonne partie de la population, dans la télévision. C’est un peu là, au fond, que l’on est censé comprendre le monde, qu’on s’abreuve aussi de tout un tas de cochonneries humaines parfois pas désagréables (Hier j’ai regardé Spiderman 2. C’est vrai, c’est doux, et les femmes n’arrêtent pas de hurler dès qu’il y a un danger, je pense que tu aurais apprécié du haut de tes 17 ans). Dans cette télévision, on a beaucoup parlé de toi. Vraiment beaucoup. Mais finalement, je n’ai pas tellement compris pourquoi les jeunes de maintenant se doivent d’entendre cette lettre que tu avais écrite à ta maman...

Bon, je t’explique.


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Les enfants et la mort
Patrick CINTAS

Guy Môquet n’est pas un héros. C’est un enfant victime de la guerre. Victime donc d’un combat qui a eu ses héros, mais aussi et surtout ses stratèges. Il a été fusillé alors qu’il avait perdu connaissance sur le lieu d’exécution. Sa lettre appartient à sa famille, ainsi que sa mémoire. Ce n’est pas un document, ni surtout un objet de culte. Ce qui s’est passé au moment de la reconquête du pouvoir par les communistes et les gaullistes ne concerne d’ailleurs que les survivants et les inévitables profiteurs de la situation. La fabrication des héros et de leur poésie est une histoire trouble où il est difficile de démêler des fils soigneusement emmêlés par des spécialistes de la désinformation. Tels sont les faits.
---Reste qu’un président de la république souhaite contraindre la jeunesse des écoles à écouter la plainte enfantine et poignante d’une victime de leur âge. Ses intentions veulent perpétuer un culte fabriqué de toutes pièces, alors qu’il suffisait d’inscrire la souffrance des enfants victimes de la guerre au programme d’une Histoire déjà frelatée par une Jeanne d’Arc en grande partie imaginaire, mais qu’on ne désigne plus que de l’extrême.
---Mais un simple regard sur le monde, à l’époque de l’Internet, est beaucoup plus éloquent que cette cérémonie somme toute piteuse. Ce manque de respect témoigne en outre d’une pensée doctrinaire et non pas politique.
---Les morts de la guerre sont des victimes. Il faut les traiter comme tels et rechercher leur tragédie dans l’actualité. L’État serait bien inspiré d’ouvrir les portes sur le monde au lieu de chercher à réduire la pensée à une Histoire de mieux en mieux dictée par la Loi et ses serviteurs zélés.
---Mais il sera difficile d’effacer les traces du STO, que Marchais le communiste et Brassens l’anarchiste ont servi avec docilité, par exemple. Sartre n’a jamais été résistant, pas plus que Camus, ni Aragon. De Gaulle était un fuyard, les communistes des serviteurs, les socialistes des planqués. Certes, il ne faut pas généraliser ce jugement. Mais ce procès, qui eût consisté à distinguer le vrai du faux, n’a jamais eu lieu et n’aura sans doute jamais lieu, car les compromis, qui tinrent lieu de conciliation, ont la vie dure. Tout cela a déjà été pensé. Il est plus facile de suivre ce fil que la voie de la vérité, à cette exception près que les réseaux informatiques contiennent en substance la contradiction authentique. Il suffit, chers enfants, de ne pas vous laisser endoctriner. Ni par les idéaux, ni par la religion, ni surtout par la bêtise servile des pères.

Patrick CINTAS.

Charles BAUDELAIRE
Jules VALLÈS

On me présenta à lui.

Il clignota de la paupière comme un pigeon, se rengorgea et se pencha :

- Monsieur, dit-il, quand j’avais la gale...

Il prononça gale comme les incroyables disaient chaamant, et il s’arrêta.

Il avait compté sur un effet et croyait le tenir tout entier avec son début singulier.

Je lui répondis sans sourciller :

- Êtes-vous guéri ?

Il resta coi, ou mit tout au moins une minute à se remettre. Je regardai avec curiosité ce faux galeux et remarquai tout de suite qu’il avait une tête de comédien : la face rasée, rosâtre et bouffie, le nez gras et gros du bout, la lèvre minaudière et crispée, le regard tendu ; ses yeux, que Monselet définissait : deux gouttes de café noir, vous regardaient rarement en face ; il avait l’air de les chercher sur la table tandis qu’il parlait, dodelinant du buste et traînant la voix.

Il avait au cou une cravate de foulard rouge, sur laquelle retombait un énorme col de chemise à la Colin et était enfermé dans un grand paletot marron boutonné et flottant comme une soutane.

Il y avait en lui du prêtre, de la vieille femme et du cabotin. C’était surtout un cabotin.

Poëte, il ne l’était point de par le ciel, et il avait dû se donner un mal affreux pour le devenir : Il eut une minute de gloire, un siècle d’agonie : aura-t-il dix ans d’immortalité ?

A peine !


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Le piquet
Robert VITTON
Espace d’auteurs : Le zinc

Quelle heure est-il ? C’est l’heure d’y aller ! J’endosse mon pardosse. Je charge mon cartable, plus pesant que l’enclume du ferronnier. Plein le dos ! Il pleut ? Il neige ? Il vente ? Hallebardes ? Barbe à papa ? Martinets ? Ne traîne pas en route. Et mon goûter ? Un énorme quignon coupé en deux frotté d’ail, un filet d’huile d’olive, quatre gouttes de vinaigre, une pincée de sel. Et ma barre de chocolat ? Le tablier gris, brodé de fleurs violettes et noires, sur les pantalons à jambes courtes, cachait les griffures, les écorchures des genoux. Les chaussettes me rentrent dans les godillots… Billes, agates, calots… La cloche. Le préau. Les rangs d’oignons. Fils de pute ! Présent. Boule de suif kascher ! Présent. Enfant de giberne ! Présent. Progéniture de collabo ! Absent, m’sieur ! Figure d’anchois ! Présent. Lardon de ritals ! Présent. Tronc de figuier ! Présent. Ciboule de nègre ! Tenez-vous droits ! Moujingue de moujiks ! Tronche de cake ! Graine de gibet ! Présent ! Présent ! Présent ! Asseyez-vous. Sortez vos affaires ! M’sieur, ma mère a oublié de me mettre mon livre de géographie. Maître, ma plume ne marche plus. Les pointillés des frontières… Poitiers… De quoi se mettre Martel en tête. Levez l’index avant de parler ! La table de six, de quatre, de deux… Les opérations du Saint-Esprit. Je te multiplie les pains, je te partage ma camisole, je t’ôte une épine de la couronne… Je n’ai rien à ajouter. Et tu retiens ? Que t’chi ! Nib de nib ! Nibard ! Silence ! Le Cheval de Troie, le chant des Sirènes… Je vais vous déboucher les oreilles ! Je ne le répèterai pas, sales moutards !


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LETTRE(S) nº 42
Editorial de Philippe de SAINT ROBERT
Revue éditée par l’ASSELAF

Nos lecteurs, parfois, se lassent de nos plaintes, de nos révoltes ; leur lassitude rejoint la nôtre. Tentons d’aborder un autre registre. Si la défense d’une langue comme la nôtre doit s’illustrer notamment dans son rôle international, tant soit peu noyé dans une utopique francophonie, il n’en est pas moins vrai qu’une grande langue ne se maintient que parce qu’elle donne dans les différents domaines de la culture – littéraire au premier chef, philosophique, sociologique, scientifique.

Lettre(s) nº 42

Nous ne reviendrons pas sur la démission organisée et contente d’elle-même d’une partie de la « communauté scientifique », ni sur les discours abscons ou frivoles de certains philosophes, autoproclamés « nouveaux »depuis qu’ils se prennent pour d’éminents acteurs politiques, ou de sociologues qui prétendent ériger en scienceleurs « observations » médiatiquement systématisées et enseignées ; tous ont joué ou jouent leur rôle dans la détérioration du langage, à force de détourner le sens des mots, au point qu’ils n’ont plus le même sens pour tous, ou afin qu’ils ne l’aient plus.

Abonnement

Nous nous efforçons ici, depuis quelques numéros, de rendre hommage aux écrivains qui, selon nous, illustrent la langue française, en légitiment l’usage et en étendent l’influence. Nous avons évoqué, comme éminent « serviteur de la langue », dans un précédent numéro (n°41), Francis Ponge, dont le Pour un Malherbe(1) est à cet égard un chef d’œuvre. Je voudrais, pour vous inciter à revisiter les beautés de notre langue, vous recommander, si vous êtes parisien ou de passage, de vous rendre à un petit théâtre des Grands Boulevards, le Théâtre du Nord-Ouest(2), dirigé par Jean-Luc Jeener, lui-même auteur et acteur, où vous pourrez, jusqu’au 31 décembre prochain, voir en alternance ou en lectures, l’intégrale de l’œuvre dramatique d’Henry de Montherlant.


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Éditions Les promeneurs solitaires
Philip SÉGURA

Les Promeneurs Solitaires s’engagent à partir de la publication de journaux, de carnets, de romans de voyage, de rencontres et de l’ethno-littérature, de bilans de production artistique, littéraire, philosophique, de documentaires à établir une critique socio-politique de notre présent et à questionner notre conscience à travers son histoire.

La parution du roman de Roland Nadaus « La Guerre des Taupes », document sur les modifications de la vie sociale dans un bocage, présente cet engagement éditorial.

Parution du roman de Roland Nadaus

« La guerre des taupes »

le 1er Décembre 2007 au prix de 12 € (10 € - prix de lancement avant le 01/12)
(ci-joint le bordereau de souscription)

Souscription

Né en 1945 à Paris, Roland Nadaus est l’auteur d’une trentaine d’ouvrage (J. Brémond, Mercure de France, Lettres Libres, Encres Vives, Dés Bleus, Gaïa, etc.). Poète, écrivain, pamphlétaire, conteur, parolier, romancier ; il a aussi assumé plusieurs mandats de maire, de conseiller général, et de Président de la communauté urbaine. Il vit à Guyancourt.

 


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Ernest Hemingway, escritor, enamorado y suicida
Cristina CASTELLO

Desde muy joven, la obsesión de Ernest Hemingway fue descubrir cómo vivir, y conservó esta obsesión hasta la muerte. Cuando ya no supo cómo, se pegó un tiro.

Antes, ardió en su propio fuego —su intensidad—, aunque más a lo hondo que a lo largo. Sí. Su paso por el mundo fue breve. Y julio fue su mes.

En el de 1899 abrió sus ojos a la vida y el de 1961 lo llevó a la muerte. En sus casi sesenta y dos julios fue periodista, pescador y boxeador ; amó el mar y las corridas de toros. Tuvo cincuenta y siete gatos, varios de ellos con su propia lápida en el cementerio de animales construido junto a la piscina, en su « Finca Vigía » de la Habana, donde residió veintidós años. Fue cazador en África, conductor de ambulancias en la Primera Guerra Mundial, corresponsal y especie de combatiente en la segunda, y corresponsal en España durante la Guerra Civil ; sufrió depresiones y padeció electroshocks. Ardía en su propio fuego, estaba dicho.

Hemingstein, como solía llamarse socarronamente a sí mismo, fue un viajero tan obstinado como lo fue su deseo de justicia y de libertad. Y, sobre todo, fue novelista y escritor. Es un verdadero monumento de las letras anglosajonas —ganador del Premio Pulitzer por El viejo y el mar y del Nóbel de Literatura en 1954— y un referente literario de todas las épocas.


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Panthéon des chats illustres
Rotonda de gatos ilustres
de Francisco AZUELA
Alain FOUQUET
Embassadeur de France en Bolivie

El poeta Francisco Azuela y el Embajador de Francia en Bolivia, Alain Fouquet.


En ocasión de la Fiesta de la Lectura 2007, la Embajada de Francia y la Alianza Francesa, hemos editado una versión bilingüe de Rotonda de Gatos Ilustres de Francisco Azuela.

Antes de todo queremos agradecer al autor Francisco Azuela por su contribución desinteresada a la expresión, la difusión y el intercambio literario. Queremos agradecer también al editor, José Antonio Quiroga, con el cual trabajamos desde años en la difusión de la investigación en el campo de las ciencias, al igual que en la difusión literaria. No queremos olvidar al teatro “Hecho a Mano” de Cochabamba por su trabajo de teatralización de la obra de Francisco Azuela.

Quiero presentar brevemente al autor, nuestro amigo Francisco Azuela, así como a la obra que vamos a presentar hoy.

Francisco Azuela es un viejo amigo de la poesía, de las lenguas, de la francofonía y de la presencia francesa en Bolivia.


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Sargon BOULUS ha muerto
Salud al poeta solidario
Pere BESSÓ i GONZÁLEZ

avec la traduction en français du poème "Le visage".

El poeta iraquí Sargon Boulus falleció a la edad de 63 años, en la mañana del lunes [22 de octubre 2007] en Berlín donde residía, luego de una larga enfermedad. El poeta está considerado como uno de los poetas más reconocidos del mundo árabe.

Sargon Boulus nació en Iraq en 1943. En 1956 su familia se trasladó a Kirkuk donde comenzó su oficio literario como poeta y traductor de poesía inglesa. Tras unos años en Bagdad, acabó por dejar Iraq en 1967. Empezó a publicar poesía y relatos breves colaborando en la revista Yousef Al-Khal y Adonis en Beirut. Las siguientes estaciones fueron París, Londres, San Francisco y Berlín, en donde vivía ahora. Además de poeta y narrador, Sargon es conocido por sus exigentes traducciones al inglés de autores de la calidad de Ezra Pound, W. S Shakespeare, Allen Ginsberg, Sylvia Plath, Robert Duncan, Rilke, Neruda, Vasko Popa, Ho Chi Min… Había publicado siete volúmenes de poesía y era uno de los editores de la prestigiosa Banipal.


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EL FANTASMA DEL DESEO :
ULRICA de Borges desde la ventana de la eternidad.
Lilia DAPAZ STROUT Ph.D. Universidad de Puerto Rico
La mujer que amé se ha convertido en un fantasma./ Yo soy el lugar de sus apariciones" - Microcuento de horror de Juan José Arreola.
El espejo que soy me deshabita. - Octavio Paz.
Sube a nacer conmigo, hermano. - Pablo Neruda.
Porque yo soy la primera y la última/ Yo soy la honrada y la odiada/ Yo soy la prostituta y la santa. - Fragmento de Nag Hammadi 6,2.

ULRICA, en EL LIBRO DE ARENA (1975)[1] oculta un enigmático significado y una complejidad que merecen atención. Sus símbolos remiten a una realidad superior y profundos deseos de trascendencia. Privado de la vista, Borges vivió en un mundo de visión paranormal como otros visionarios. Su ceguera lo obligó a enfocar la atención hacia lo interior, como Kafka por causas hostiles, de quien se decía que escribía para espantar a los demonios, espíritus y pesadillas que le asediaban despierto. Se inserta en la tradición hermética y muestra influencias de la cábala, la alquimia, el Tarot, el neoplatonismo y la psicología profunda de Jung. Su poder es mítico y arquetípico. Dramatiza una acción ritual, psicodrama o psicomaquia. Evoca a una Ulrica nórdica que le causó una gran impresión.[2] Es una anamnesis de un episodio personal no resuelto pero latente en su memoria : el encuentro con una dama de belleza “felliniana” que le presentó Sábato. Y un día, al disminuir el control consciente afloró cargada de emoción, como fantasía o ensoñación, donde el soñador, despierto, entrecerrando los ojos, elige a sus personajes.[3] Pero la memoria no es todo y usa la imaginación, la invención y el ingenio. La memoria es la base para las fantasías, los sueños y los deseos inconscientes, permite ver y oír lo ausente y lo nunca visto ni oído.

ULRICA expresa una transformación que revela un desarrollo humano reservado a los inmortales y culmina con una boda química o hierogamia. Plantea el tema de la identidad, el llegar a ser lo que uno debe ser y ha hecho famosas dos oraciones : “¿Qué es ser colombiano ?” pregunta Ulrica a Javier, quien contesta : “Un acto de fe”, que ha convertido a los colombianos en fanáticos de Borges.


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LEOPOLDO MARECHAL EN LA PATRIA GRANDE
Manuel RUANO
A sesenta años de Adán Buenosayres

La gran novela Adán Buenosayres, del poeta martinfierrista Leopoldo Marechal (cuya primera edición data de 1948, después de innumerables reimpresiones a nivel internacional), será editada en Biblioteca Ayacucho de Venezuela.

A de más de tres décadas de la desaparición física del maestro, su obra retoma, ahora, una vigencia inusitada en el contexto de América Latina. Quedan, también, para mi historia personal, el sedimento de una infinita serie de anécdotas del poeta de Adán Buenosayres, así como las páginas inolvidables de otros libros.

¿Tendría, ahora, que remitirme también a los días de la revista Martín Fierro, para coronar una existencia tan rica en episodios amalgamados en curiosidades y travesuras literarias ? No lo sé. De eso cuentan maravillosamente sus sabrosas reseñas y memorias publicadas a lo largo de su vida.

En síntesis, ya habían transcurrido los días de los llamados, en aquel instante, “fumaderos de metáforas”, de la vanguardia y la Revista Oral, que daban esplendor en el Royal Keller al martinfierrismo, al que asistían personajes de las letras y gente de la noche, o habitués de la calle Corrientes que hacían tiempo para entrar al Tabarís, un teatro de farándula. Eran los años veinte, cuando aparecieron los poemas que decidió eliminar de su bibliografía, Los aguiluchos (1922), y la vanguardia literaria arreciaba con múltiples emprendimientos de un estridentismo inusitado –fuera de toda retórica- para aquella época. 


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Pablo  (Homenaje)
Ulises VARSOVIA

Selección

9. Pablo, César y los otros

 

Adentro de los años masculinos,

flanqueado de cenicientas estatuas,

y voces de seres agónicos,

de seres míos custodiándome

como una guarnición de almas en pena

por las calles de mi Valparaíso…


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Los fantasmas del pasado y los vacíos del presente
Diálogo con Victor HUGO
Oscar PORTELA

à mon ami Patrick Cintas.

Los movimientos insurreccionales en Argentina comienzan en 1958 contra el Gobierno del Dr. Frondizi. Con la participación de Generales del Ejercito Argentino se trataba de reponer a Perón en poder. El "General Santucho" , fué el primero en armarse para iniciar el largo viaje de un día hacia la noche.

Con la aparición del movimiento "tacuara" de neto corte nazi fascista, en los sesenta, queda claro que éste movimiento carecía de sólidas bases ideológicas : la aparición de la guerrilla rural del cura Camilo Torres y el primer viaje de Santucho a Cuba en los primeros años de de la década del sesenta cuando castro y "El Che" hacen van a hacer su aparición en el escenario.


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SIRENUM SCOPULLI*
Antonio LEAL

Cantarán las sirenas en aquellos lugares que fueron consagrados al deleite. Isaías.

 

Yo sé que estás ahí, en el cloqueo

del agua que se engolfa en los estuarios,

en el dorso mojado de una ola,

 

en la vaina de su espumada cresta

que vuelca al pecho de la ociosa arena,

en la caravana de aciagas valvas

 

y sordas botellas desperdigadas 

en la febril molicie de las playas,

en la habitual deshora en que orillan

 


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5e Salon International
de l’édition indépendante
Organisé par L’autre LIVRE
Adhésion

Le salon l’autre LIVRE aura lieu cette année les samedi 8 et dimanche 9 décembre, Maison des Métallos (Paris - 94, rue JP Timbaud - métro Parmentier).

L’inauguration aura lieu le vendredi 07 décembre à partir de 19H.

Bientôt en ligne le programme du salon...

À mes amis de la RAL,M
Ron HUDSON

Je m’appelle Ron Hudson. Je suis un survivant de 22 ans du VIH/SIDA et dirigeant de l’International Carnival of Pozitivities (ICP), un carnival de blogues pour ceux et celles qui vivent avec le VIH/SIDA et leurs amis du monde entier. 

Je vous propose de collaborer entre nos 2 sites. Je cherche des gens qui écrivent de poèmes, d’histoires personelles, etc., sur leur lutte contre le SIDA, soit une lutte personelle pour la santé, soit une lutte pour réduire les idées péjoratives de cette maladie. 

Vous pouvez visiter le carnival à

internationalcarnivalofpozitivities.blogspot.com

pour en apprendre de plus, et pour lire nos 15 éditions jusqu’à maintenant.

Si quelqu’un voudrait se renseigner de plus, il/elle peut m’écrire en anglais, français ou en espagnol à Ron.Hudson@verizon.net. Désormais, j’ai dû choisir une langue officielle pour le carnival, l’anglais, mais je fais des traductions gratuites en l’anglais et je poste en bilingue pour les articles venant des pays francophones et hispanophones. 

Je vous souhaite tous de la paix. 

Ron HUDSON
ron.hudson@verizon.net

Exposition de Patrice MEROT
Chroniques

 

La revue Traversées publie son numéro 48, qu’elle consacre à un « auteur à redécouvrir » : Gaspard Hons. Ainsi figurent des extraits de Personne ne précède, poèmes brefs, entre la sensation et l’idée, dont je prélève ce fragment :

M’habituer au

pourquoi de la lumière,

au pollen plus léger que

son ombre

Suit un dossier dont les analyses permettent de surplomber le travail de ce poète et de le situer dans son contexte. Puis sont proposés des textes plus récents, de poètes contemporains comme Karel Logist, pour le domaine francophone :

Tout à l’heure, après le silence

nous écouterons Philip Glass

devant un bol de riz chinois

sous le crépitement de la pluie

ou de Ferruccio Brugnaro dont le texte traduit est accompagné d’un fragment de l’original en italien. Le centre de la revue est consacré à des commentaires sur des livres et des revues récemment parus.

Pour toute correspondance, s’adresser à :

Patrice Breno - Faubourg d’Arival, 43 - B-6760 Virton (Belgique) - patricebreno hotmail.com

Marie Sagaie-Douve

 

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Le Sens du langage visuel - Les Guérisons imaginaires - de Niculina OPREA
Version française : Letitia Ilea - éditions Brumar 2007
Niculina découvre le cercle de feu, les faces de la vie qui brûlent le corps et l’esprit . " J’ai suffisamment payé,"dit-elle, sur les pages noircies, sur les murs de la honte, sur le murmure de la nuit,le poète traverse le monde, son monde, à la découverte, à la recherche d’un être aimé, perdu … Mais pourquoi se sentir toujours persécuté par les nuages noirs, "j’ai appris à perdre dés le début". Si la souffrance se mesure aux pas, elle a parcouru des milliers de mètres sur l’étendue des ombres . Les mains levées, tendues se bousculent devant le poète, la flamme vivante des hommes libres se dilue dans l’air du temps.

Le monde a mesurée sa chute, sa désespérance à pourchasser le soleil. Le poète s’imagine traverser le monde sur un oiseau de passage, les ailes se bousculent sur le souffle du vent et au bout du chemin pouvoir trouver un petit coin de paradis sans gémissement.

Mais… Les ombres reviennent sur les proches disparus, les angoisses se mêlent à la vie de l’instant "je suis l’animal convoité, l’esclave aveugle". Il y a quand même parfois le cri apaisant qui "fond sous la pierre de la rivière. Demain ce sera le silence, les mots se déferont de l’attente", de la lumière, vouloir peser sur cette lumière qui calme l’esprit et pousse la conscience dans l’apesanteur. Niculinapasse l’horizon " les marches du temps diminuent avec le corps" , les insomniessont plaquées sur le mur qui se projette devant elle, le poète écrit le long poème jeté à la face des regards . "Le mystère reste scellé", les mots s’échappent sur les arbres venteux qui dictent le passage de la mélancolie, du bruit, du non dit, des feuilles galopantes. Le poète ne regarde pas devant les chemins, elle observe la profondeur des silences, les forces intérieures de la pensée, de l’éclat pour coucher sur le livre des poèmes… Avec tant de miroirs, nous ne savons pas lequel est réel ?

Le miroir à trois faces se pose devant elle, le premier crie, le second pose ses pas, le troisième hurle à la vie. Le poète pourra t-il approcher le miroir de la vie ? En lisant ce recueil, on y trouve de la compréhension, du courage, et à la fin encore "le point mort". Pourquoi le poète ne se délivre-t-il pas de la corde éclatante qui est tendue devant lui ?

Le monde avance, recule et se libère parfois des ombres de la nuit, le poète doit regarder et scruter l’horizon aux mains libres… Le lecteur devra s’offrir plusieurs lectures de ce recueil avant d’être guéri de la maladie des imaginaires.

Alain LE ROUX

Editions BRUMAR 300115 TIMISOARA, str. Pestalozzi . 22ROUMANIE

e-mail : office @brumar.ro

 

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Le livre de Nicole Castaldi-Marin, Blessures avec ou sans imagination, paru aux Presses du Midi, propose un témoignage romancé sur les désenchantements de la vie d’une femme.

Le style en est simple, la lecture aisée. Mais on peut se demander si le récit au passé simple convient à la démarche de la narratrice. Bien sûr, on pense à Madame Bovary, mais sans que soit ménagée la distance que Flaubert a préservée à l’égard de son héroïne.

Lucie tentera d’apaiser son désir d’idéal avec Alix. Sans y parvenir.

Le récit s’achève sur le désir de mettre fin à une cure psychanalytique.

Marie Sagaie-Douve

Prochain numéro le 15 Décembre 2007

2004/2024 Revue d'art et de littérature, musique

publiée par Patrick Cintas - pcintas@ral-m.com - 06 62 37 88 76

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