Cuvier, Georges
Naturaliste français. Si l'on n'a pas encore relevé dans cet auteur un emploi exceptionnel de "série", il apparait manifestement celui qui, sur le plan conceptuel, a introduit une notion de discontinuité dans l'échelle des êtres, jusque là marquée par le postulat de la continuité. C'est en tout cas le rôle que lui attribuent aussi bien Henri Daudin* que Michel Foucault*.
Cette longue série de collines sableuses, appuyées sur deux pentes de l'Apennin dans presque toute la longueur de l'Italie, et renfermant partout des coquilles parfaitement conservées, souvent encore colorées et nacrées, et dont plusieurs ressemblent à celles de nos mers, serait aussi bien importante à connaître ; il faudrait en suivre toutes les couches, déterminer les fossiles de chacune, les comparer à ceux des autres couches récentes, de celles de nos environs par exemple ; en lier la série d'une part avec les terrains plus solides et plus anciens, de l'autre avec les alluvions récentes du Pô, de l'Arno, et de leurs affluents ; fixer leurs rapports avec les innombrables masses de produits volcaniques qui s'interposent entre elles ; examiner enfin la situation mutuelle des diverses sortes de coquilles, et de ces ossements d'éléphants, de rhinocéros, d'hippopotames, de baleines, de cachalots, de dauphins, dont beaucoup de ces collines abondent. Je n'ai de ces collines basses de l'Apennin que la connaissance superficielle qu'a pu m'en fonner un voyage fait pour tant d'autres objets ; mais je suis persuadé qu'elles recèlent le vrai secret des dernières opérations de la mer.
Combien n'est-il pâs d'autres couches, même célèbres par leurs fossiles, que l'on ne sait point encore lier à la série générale, et dont l'ancienneté relative est par conséquent encore indéterminée ?