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Damamme Gilbert, Béatrice


Critique littéraire, auteur d'une monographie ouvrage sur La Série énumérative, étude de style portant sur des auteurs postérieurs à 1945.


Plusieurs raisons nous ont fait préférer l'emploi de l'expression série énumérative au simple nom énumération. Il s'agissait d'une part de distinguer légèrement le motif tel que nous le définissions nous-même, de la figure ainsi désignée communément, afin, en somme, d'éviter toute confusion possible, et c'est pourquoi l'abréviation nous semble encore préférable car elle ne se comprend que par rapport à notre définition. D'autre part, l'adoption du mot série nous semblait mettre en relief de façon appropriée une des caractéristiques du motif tel que nous le concevons. Ce mot correspond d'ailleurs à l'anglais "series" employés [sic] par M. Hiatt pour décrire les parallélismes d'au moins quatre termes et nous avons vu que Madeleine Frédéric parle elle aussi de séries continues.



Darwin, Charles


Scientifique. Sa conception de la "sélection naturelle" a très tôt été caricaturée pour nourrir les théories de l'extrême droite politique.


Jusqu'à présent on n'a pu tracer une ligne de démarcation entre les espèces et les sous-espèces, c'est-à-dire entre les formes qui, dans l'opinion de quelques naturalistes, pourraient être presque mises au rang des espèces sans le mériter tout à fait. On n'a pas réussi davantage à tracer une ligne de démarcation entre les sous-espèces et les variétés fortement accusées, ou entre les variétés à peine sensibles et les différences individuelles. Ces différences se fondent l'une dans l'autre par des degrés insensibles, constituant une véritable série ; or, la notion de série implique l'idée d'une transformation réelle. Aussi, bien que les différences individuelles offrent peu d'intérêt aux naturalistes classificateurs, je considère qu'elles ont la plus haute importance en ce qu'elles constituent les premiers degrés vers ces variétés si légères qu'on croit devoir à peine les signaler dans les ouvrages sur l'histoire naturelle.



Daudin, Henri


Philosophe, auteur d'un ensemble d'essai consacré à l''idée de série" dans les sciences naturelles publié à la fin des années vingt du XXe siècle.


C'est parce que A.-L. de Jussieu, sans rompre, a beaucoup près, avec l'idée de série continue et progressive, garantit cependant à la classification, en la contrôlant par une méthode analytique des affinités, une certaine indépendance à l'égard des formules unitaires de la série, que son oeuvre représente, en même temps qu'un succès de la botanique, un exemple et une leçon pour les autres sciences naturelles.

C'est dans le même sens que s'accomplira, après la date à laquelle la présente étude, le progrès décisif qui consistera à établir, dans la plus grande partie du domaine zoologique, des classes vraiment naturelles. Par cela seul qu'il recourra, pour déterminer les affinités, à la dissection et à l'étude anatomique précise des grands appareils vitaux, Cuvier, en effet; sera immédiatement conduit à montrer que les invertébrés, aussi bien que les vertébrés, se laissent répartir directement en un certain nombre de groupes "primaires" plus ou moins riches en genres et en espèces, mais bien distincts les uns des autres et dont l'unité, beaucoup mieux établie que celle de la série totale, repose dans sa pensée sur la concordance, ou du moins sur l'équivalence fonctionnelle des principaux dispositifs de l'organisation.


David-Neel, Alexandra


Ethnologue, elle sera l'une des premières à s'intégrer au populations de l'Himalaya et d'en gagner la confiance.


Ceux d'entre les Bouddhistes qui adhèrent à la conception particulière du pratîtyasamûtpâda qui vient d'être exposée ci-dessus, conçoivent généralement ces vies successives sous la forme de "séries" (santâno) de "lignes" autonomes qui vont leur train et dont l'origine, inconnaissable, se perd dans la nuit des temps. C'est à ces "séries" que ces Bouddhistes appliquent la déclaration attribuée au Bouddha : "inconnaissable est le commencement des êtres enveloppés par l'ignorance, que le désir conduit à de continuelles renaissances". D'après les auteurs de cette théorie, ces "séries", sans commencement perceptible, peuvent avoir une fin, cette fin constituant dans la cessation de l'activité de la "série" qui atteint, alors, le nirvâna.

Fidèles à la doctrine qui nie l'existence du "moi", doctrine professée - au moins théoriquement - par toutes les sectes bouddhistes, les adhérents de la théorie des "séries" ne manquent pas d'affirmer que la "série" est un simple processus au coeur duquel il n'existe aucun individu, aucun "moi". Cependant, en dépit de leurs explications, nous ne pouvons manquer de voir une forme déguisée du "moi" dans cette idée de "série", de "ligne" de vie qui traverse les âges en tant que processus isolé.

Le jeu du pratîtyasamûtpâda appelle des rapports avec le dehors, avec ce qui est extérieur à la "série". Les sens ne produisent la sensation qu'après qu'ils ont eu contact avec un objet. Cet objet est extérieur à eux et il s'agit, par exemple, d'un contact d'idée, "l'idée-objet" appartient nécessairement à une autre "série" que celle qui éprouve la sensation due au contact avec cette idée. Un élément étranger pénètre donc dans la "série" qui a éprouvé le contact et la sensation qui s'est ensuivie. Cette introduction d'un élément étranger dans une "série" particulière, la communion de celle-ci avec une autre "série" détruiront l'autonomie de la première, modifieront la marche de son activité et feront qu'elle entraînera dorénavant, unie à elle, une part d'une autre "série" qui partagera son sort.

Que la "série" soit composée, comme on nous le dit, de moments successifs, sans aucun "fil" qui les relie entre eux et passe de l'un à l'autre, comme le fil passe à travers chaque perle d'un collier, il n'en demeure pas moins que tant qu'on la représente comme cheminant, parfaitement autonome, à travers le temps et parvenant, isolément, à la cessation, assimilée au nirvâna, une idée de personnalité y restera attachée. L'indépendance totale d'une "série" de ce genre, vis-à-vis des innombrales "autres séries" est d'ailleurs impossible.


Debu-Bridel, Jacques


Emule de Charles Fourier, auquel il a consacré une monographie. Les disciples actuels de Fourier sont pratiquement les seuls à employer, à la suite de leur Maître, l'adjectif "sériaire".


la vie au phalanstère ne sera possible que par la synthèse de l’association des producteurs et de leur constitution en ‘séries’ suivant les lois de ‘l’attraction passionnée’ qui implique la rupture avec la morale courante, surtout en ce qui concerne l’amour


La phalange assurerait par le jeu des séries et la libre association industrielle travaux et emplois à tous ses membres, hommes, femmes, enfants, sans distinction, suivant leurs aspirations, leurs aptitudes et leur caractère... Toutes les taches pour tenir compte de la ‘papillonne’ ne devant se prolonger plus de deux heures. Ce délai passé, les séries se reformeraient suivant les affinités diverses pour une autre besogne qui n’excèderait pas non plus deux heures.


Il n’est peut-être pas indifférent d’observer que Jean-Baptiste Joseph Fourier avait en 1807 publié son premier mémoire sur la propagation de la chaleur. Etude mathématique de la façon dont la chaleur se transmettait d’un bout à l’autre d’une tige métallique. C’est alors qu’il mit sur pied sa théorie... toujours connue comme ‘série de Fourier’. Il est à peu près certain que Charles Fourier s’en est inspiré dans sa classification des passions.


Deleuze, Gilles


Philosophe, théoricien du structuralisme, courant d'idées auquel il lie étroitement la notion de série, qu'il appuie sur Freud et Lacon, parfois sur Levi-Strauss *. L'originalité de Deleuze réside dans les nombreux emprunts au champ des mathématiques, dont la validité et l'opportunité ont fait l'objet de controverses. Néanmoins Gilles Deleuze ramène la problématique de la série a son origine conceptuelle : Leibniz et le calcul infinitésimal..


Logique du sens


C'est avec la sexualité, c'est-à-dire avec le dégagement des pulsions sexuelles, que commence la série parce que la forme sérielle est une organisation de surface.

Or, dans les différents moments de la sexualité que nous avons considérés précédemment, nous devons distinguer des espèces de séries très différentes. En premier lieu, les zones érogènes dans la sexualité prégénitale : chacune s'organise en une série, qui converge autour d'une singularité représentée le plus souvent par l'orifice entouré de muqueuse. La forme sérielle est fondée dans la zone érogène de surface pour autant que celle-ci se définit par l'extension d'une singularité ou, ce qui revient au même, par la répartition d'une différence de potentiel ou d'intensité, avec maximum et minimum (la série s'arrête autour des points qui dépendent d'une autre). La forme sérielle sur les zones érogènes est donc également fondée sur une mathématique des points singuliers, ou sur une physique des quantités intensives. Mais c'est encore d'une autre façon que chaque zone érogène porte une série : cette fois, il s'agit de la série des images projetées sur la zone, c'est-à-dire d'assurer à la zone une satisfaction auto-érotique. Soit par exemple les objets de suçotement ou images de la zone orale : chacun pour son compte se fait coextensif à toute l'étendue de la surface partielle, et en parcourt, en explore le champ d'intensité, du maximum au minimum et inversement ; ils s'organisent en série d'après la façon dont ils se rendent ainsi coextensifs (par exemple le bonbon dont la surface est multipliée par croquement, et le chewing-gum par étirement), mais aussi d'après leur origine, c'est-à-dire d'après l'ensemble dont ils sont extraits (autre région du corps, personne extérieure, objet extérieur ou reproduction d'objet, jouet, etc.) et d'après leur degré d'éloignement par rapport aux objets primitifs des pulsions alimentaires et destructrices dont les pulsions sexuelles viennent de se dégager. En tous ces sens, une série liée à une zone érogène paraît avoir une forme simple, être homogène, donner lieu à une synthèse de succession qui peut se contracter comme telle, et de toute manière constitue une simple connexion. Mais en second lieu, il est clair que le problème du raccordement phallique des zones érogènes vient compliquer la forme sérielle : sans doute les séries se prolongent-elles les unes les autres, et convergent autour du phallus comme image sur la zone génitale. Cette zone génitale a elle-même sa série. Mais elle n'est pas séparable d'une forme complexe qui subsume maintenant des séries hétéérogènes, une condition de continuité ou de convergence ayant remplacé l'homogénéité ; elle donne lieu à une synthèse de coexistence et de coordination, et constitue une conjonction des séries subsumées [...].


[Des différentes espèces de séries]


Destutt de Tracy, Antoine


Philosophe.


Nous disons que c' est une loi de la nature, qu' un corps grave, abandonné à lui-même, tombe par un mouvement croissant comme la série des nombres impairs, en sorte que les espaces parcourus sont comme les quarrés des temps employés ; c' est-à-dire que les choses se passent comme si une autorité invincible eût ordonné qu'elles fussent comme cela, sous peine de l' anéantissement inévitable des êtres agissants.




Diderot, Denis


Ecrivain et philosophe matérialiste. Son emploi de "série" - le plus ancien repéré hors des mathématiques - est vraisemblablement le produit de ses discussions avec d'Alembert. Le terme, qui se trouve au coeur d'une réflexion sur la causalité et l'entendement, prend racine aussi bien dans l'acception mathématique que dans l'étymon series, présent deux fois sur les trois qu'apparaît le mot "série". L'influence d'Horace n'est sans doute pas étrangère à ce développement.


Salon de 1767


Il nous faudrait une journée pour dire et apprécier une phrase un peu longue. Et que fait le philosophe qui pèse, s'arrête, analyse, décompose, il revient par le soupçon, le doute, à l'état de l'enfance. Pourquoi met-on si fortement l'imagination de l'enfant en jeu, si difficilement celle de l'homme fait ? c'est que l'enfant à chaque mot, recherche l'image, l'idée. Il regarde dans sa tête. L’homme fait a l’habitude de cette monnaie ; une longue période n’est plus pour lui qu’une série de vieilles impressions, un calcul d’additions, de soustractions, un art combinatoire, les comptes faits de Bareme.


Observations sur Hemsterhuys


"Par exemple: soit a. D : : D. x. Soit encore a = 2 b, b = 2 c, c = 2 D. Supposons que quatre intelligences se rappellent les idées de a, b, c, D et x, et de tous les rapports que je viens de dire. La première, qu'on suppose faire coexister presque toutes ses idées, sentira d'abord que x = a / 64: elle compare d'abord a avec x, sans égard à tous les rapports intermédiaires, ou plutôt elle sent tous ces rapports dans le même instant. La seconde trouvera d'abord souvent de même, que x = a / 64, mais elle aura passé rapidement par tous les rapports intermédiaires." (Hemsterhuys).


Je vous déclare qu'il n'y a pas un homme à la surface de la terre capable d'avoir ces rapports coexistants.

Je vous déclare que celui qui est arrivé au dernier de ces rapports avec la conscience la plus entière de l'évidence, n'en a pas la coexistence.

Voulez-vous savoir mon mot : discursus est series identificationum : plus la série est longue, plus le circuit des identifications est compliqué ; plus il est rapide, plus l’intelligence est parfaite.

Vous avez spécifié un seul des moyens de cette opération. Mais ce moyen n'est ni le primitif, ni le seul, quoique ce soit, à mon avis, le plus fécond.

Quant à la manière d'instituer la série, et d'arriver prestement à une conclusion : affaire d'organisation, de mémoire, d'imagination ; affaire d'habitude, d'expérience.


Elements de physiologie


On éprouve une sensation ; on a une idée ; on produit un son représentatif de cette sensation, ou commémoratif de cette idée. Si la sensation ou l'idée se représente, la mémoire rappelle, et l'organe rend le même son. Avec l'expérience les sensations, les idées se multiplient ; mais comment la liaison s’introduit-elle entre les sensations, les idées, et les sons de manière non pas à former un cahos de sensations, d’idées et de sons disparates, mais une série que nous appelons raisonable, sensée ou suivie ?

Il y a dans la nature des liaisons entre les objets et entre les parties d’un objet. Cette liaison est nécessaire. Elle entraîne une liaison ou une succession nécessaire de sons correspondants à la succession nécessaire des choses apperçues, senties, vues, flairées, ou touchées. Par exemple, on voit un arbre, et le mot arbre est inventé. On ne voit point un arbre sans voir immédiatement et très constamment ensemble des branches, des feuilles, des fleurs, une écorce, des noeuds, un tronc, des racines, et voilà qu’aussitôt le mot arbre est inventé, d’autres signes s’inventent, s’enchaînent et s’ordonnent. De là, une suite de sensations, d’idées, et de mots liés et suivis.On regarde, et l’on flaire un oeillet, et l’on en reçoit une odeur forte ou faible, agreable ou deplaisante, et voilà une autre serie de sensations, d’idees et de mots. De là nait la faculté de juger, de raisonner, de parler, quoiqu’on ne puisse pas s’occuper de deux choses à la fois.


Un effet produit en nature ou en nous involontairement, ramène une longue suite d'idées. La raison a cela de commun avec la folie, c'est que ses phénomènes ont lieu dans l'un et l'autre état, avec cette différence que l'homme de sens ne prend pas ce qui se passe dans sa tête pour la scène du monde, et que le fou s'y trompe. Il croit que ce qui lui paraît, que ce qu'il désire, est, existe réellement. La marche de l'esprit n'est donc qu'une série d'expériences.

Suspendre son jugement, qu'est-ce ? Attendre l'expérience.

Le raisonnement se fait par des identités successives : Discursus series identificationum.


Dufau, M.P.-A.


Philosophe, statisticien, Dufau, avec son opuscule De la méthode d'observation dans son application aux sciences morales et politiques, s'inscrit dans un débat très vif au XIXe siècle, quant à la validité des "lois statistiques" (par opposition aux lois naturelles).


Nous voici ramenés à la statistique, qui relativement à ces éléments variables des faits en quoi gît la difficulté, va nous offrir une théorie d'une importance capitale, propre aux modernes, car les anciens n'en eurent jamais la moindre idée. [...]

On voit donc que, tandis que pour le fait de la naissance la vérité nous est apparue sur-le-champ, il a fallu pour y arriver, dans la répartition des sexes, le rapprochement d'un certain nombre de faits analogues. "Attendu, dit le géomètre Fourier, que la répétition des événements regardés comme fortuits fait disparaître ce qu'ils ont de variable, et que dans la série d'un nombre immense de faits, il ne subsiste plus que des rapports constants et nécessaires, déterminés par la nature des choses."



Durand, Joseph Pierre (de Gros)


Philosophe. Durand de Gros est mentionné par Lalande pour ses Aperçus de taxinomie générale (1899). La notion de série fait alors l'objet de toutes les attentions, elle est l'expression même de la méthode scientfique. Elle est l'outil privilégié qui permet de passer la réalité - toute la réalité - au crible d'un concept mathématique. La citation est extraite de l'article série du Vocabulaire de la philosophie d'André Lalande.


La série est la forme élémentaire de toute classification et peut, semble-t-il, se ramener toujours à une progression numérique, c’est-à-dire quantitative, étant donné qu’elle porte sur quelque chose qui va croîssant ou décroissant et dont, par conséquent, les variations sont mesurables.



Durkheim, Emile


Sociologue. La sociologie de Comte n'était qu'embryonnaire. C'est Durkheim qui fonde réellement la discipline en posant la question des faits sociaux. Outre l'influence de Comte, la série de Durkheim s'appuie sur une discipline en plein essor, les statistiques. Ainsi, le sociologue contribue à faire de "série" un mot du vocabulaire scientifique commun


Vues de loin, en effet, l’histoire prend assez bien cet aspect sériaire et simple. On n’aperçoit que des individus qui se succèdent les uns aux autres et marchent tous dans une même direction... Or, en procédant ainsi, non seulement on reste dans l’idéologie, mais on donne comme objet à la sociologie un concept qui n’a rien de proprement sociologique.


Duteurtre, Benoît


Ecrivain, fondateur de l'association Musique nouvelle en liberté, il est l'auteur d'un pamphlet, Requiem pour une avant-garde, dont les principales cibles sont les compositeurs de l'école sérielle.


L'utopie postsérielle rejoint ainsi le mouvement de progrès technique, de réforme générale et de liquidation de l'ancien monde, alors en cours dans la société tout entière : accélération de la production en série, rationalisation de l'agriculture, mise en oeuvre de folles conceptions urbanistiques inspirées de Le Corbusier. Tandis qu'à l'est Khrouchtchev (encore employé de Staline) milite pour la destruction des villages et la construction d'agrovilles ; tandis qu'un peu partout dans le monde, des sciences nouvelles entreprennent d'analyser, de quantifier l'organisation sociale, la question artistique se présente elle-même comme la recherche obstinée d'une rationalisation scientifique, toujours plus neuve, toujours plus audacieuse, qui sejette les langues archaïques pour tendre vers l'organisation parfaite.