Francastel, Pierre.
Critique d'art. Ses Etudes de sociologie de l'art constituent un ouvrage de référence en la matière.
La plus grande nouveauté esthétique du romantisme, c'est la substitution, au développement classique, qui coordonne toutes les parties en vues d'un effet d'ensemble - poussant en somme à ses dernières limites la règle des unités -, du développement par épisode ou de la variation. Celle-ci règne dans tous les domaines, que ce soit celui de la musique - de Chopin ou de Litzt, de Schumann ou de Weber -, celui de la danse ou celui de la peinture. Pour familiariser son époque avec Shakespeare ou Goethe, Delacroix multipliera les séries d'images où les mêmes personnages apparaitront sous les mêmes habits, aux différentes phases d'une action.
Le Manet de l'Olympia ou de la PLage n'est que l'imitateur immédiat d'un Degas qui spécule sur les espaces biais de la scène théâtrale découverte de points de vue inédits. Il y a là toute une série d'expériences qui passent par le fameux portrait du vicomte Leduc, par celui de Mary Cassatt au musée du Louvre, et par beaucoup d'autres, pour aboutir aux différentes séries des danseurs et des acrobates.
Les artistes [...] ont en outre substitué à la formule romantique, c'est-à-dire à la multiplication des images, et au système des séries inspirées par la technique du développement ou de la variation, le caractérisme, faussement affublé du nom de réalisme, puisqu'il est tout autant au moins que le romantisme, un système, un choix.
Je passe, par rapport à Seurat, par des séries de phases tantôt de sévérité, tantôt de compréhension.