Gandouin, Julien-Michel


Auteur du Dictionnaire universel françois et latin contenant la signification et la définition tant des mots de l'une & l'autre langue, 1732. Témoignage remarquable, dans la mesure où le sens premier attribué à "série" est le sens latin, empirique. L'emploi, par contre, est nettement circonscrit au domaine mathématique. Mais Gandouin offre, trente ans avant Diderot*, l'illustration de la conscience "diglossique" qui a présidé au développement sémantique de "série". Parallèlement, on notera l'existence d'un "vieux mot" homonyme de l'actuel "série", distinct de l'unité mentionnée par Jean Nicot* en 1606.


SÉRIE. S. f. Suite, nombre de choses disposées de suite: Series. Ce mot est fait du latin. Nos géomètres s'en servent, comme on peut le voir dans l'écrit de M. Varignon, intitulé Précautions à prendre dans l'usage des séries infinies résultantes tant de la division infinie des fractions, que du développement infini des puissances d'exposants négatifs entiers, & imprimé dans les Mémoires de l'Académie des Sciences 1715, p. 203. Les nombres rationels par lesquels on peut approcher à l'infini de la valeur recherchée, sont disposés selon leur ordre, sont ce qu'on appelle une série, ou suite. ACAD. DES SCIENC.

SÉRIE, s.f. Vieux mot. Soirée. BOREL. Tempestas Vespertina


Claire série et bel estoit. R. DE LA ROSE


On pronconce encore en bien des endroits, à la campagne, sérée. Ces mots viennent de serus.