Saussure, Ferdinand de


Linguiste. Si le Cours de linguistique générale est à l'origine de toute la linguistique structuraliste, la pensée de Saussure est avant tout une épreuve critique des catégories du langage, ce que permettent enfin d'appréhender ses propres écrits, publiés récemment.

"Série" n'a pas chez Saussure une incidence extraordinaire. C'est le terme du "vocabulaire scientifique commun" qu'emploie déjà Durkheim, qu'a généralisé Cournot, que le début du XXe siècle emploie massivement, avec cette connotation scientifique.

C'est néanmoins un terme qui lui permet de décrire - hors des catégories en cours - une grande diversité de réalités linguistiques et sémiologiques, jusqu'à la légende. Contrairement aux descriptions ultérieures de l'"axe paradigmatique syntagmatique", le terme "série" ne décrit pas seulement chez Saussure les rapports associatifs, mais aussi les rapports in praesentia.


Cours de linguistique générale


Le rapport syntagmatique est in praesentia ; il repose sur deux ou plusieurs termes également présents dans une série effective. Au contraire le rapport associatif unit des termes in absentia dans une série mnémonique virtuelle.


Tandis qu’un syntagme appelle tout de suite l’idée d’un ordre de succession et d’un nombre déterminé d’éléments, les termes d’une famille associative ne se présentent ni en nombre défini, ni dans un ordre déterminé.


Ecrits de linguistique générale


La langue consiste donc en la corrélation de deux séries de faits

1° ne consistant chacun que dans des oppositions négatives ou dans des différences, et non en des termes offrant une négativité en eux-mêmes.

2° n'existant chacun, dans leur négativité même, qu'autant qu'à chaque instant une DIFFERENCE du premier ordre vient s'incorporer dans une différence du second et réciproquement.

Une des conséquences de ce fait est qu'on ne peut jamais considérer une unité linguistique quelconque (dans la perspective par époque) qu'en faisant intervenir, explicitement ou implicitement, au strict minimu quatre termes:

1° le signe dont on s'occupe ;

2° un autre signe différent ;

3° une partie (qui sera toujours beaucoup [plus] petite qu'on ne pense) de ce qui est contenu ;

4° une partie (également très petite) [ ]


PHONATOIRE, mécanique, acoustique. Les mouvements muets ("découverts" et "couverts")

Comme le sujet parlant de se propose jamais d'exécuter "des mouvements" mais les mouvements qu'impose une série fixe de sons à réaliser, il en résulte une phonologie qui s'imagine pouvoir puiser le principe de ses distinctions et de ses combinaisons dans l'observation n'aboutit à rien et n'est pas une phonologie.


Sur la crète des Alpes, série de dialectes aussi parents du savoyard que du piémontais.

Dans un tel état, la notion de langues séparées n'est qu'une notion de distance. A petite distance, on ne sait pas si l'on [est] dans l'un ou dans l'autre. Je dis que ce serait l'idéal d'avoir encore une pareille chaîne entre les grandes unités indo-européennes.


Valeur. Ce qui est inséparable de toute valeur, ou ce qui fait la valeur, ce n'est ni

a) d'être inséparable d'une série de grandeurs opposables formant un système, ni

b) d'avoir [ ] ;

mais les deux choses à la fois et inséparablement liées entre elles.


Les mots sous les mots


- La légende se compose d'une série de symboles, dans un sens à préciser.

- Ces symboles, sans qu'ils s'en doutent, sont soumis aux mêmes vicissitudes que toutes les autres séries de symboles, par exemple les symboles qui sont les mots de la langue.

- Ils font tous partie de la sémiologie.



C'est aussi en partant de cette donnée d'une poésie indo-européenne qui analyse la substance phonique des mots (soit pour en faire des séries acoustiques, soit pour en faire des séries significatives lorsqu'on allude à un certain nom), que j'ai cru comprendre pour la première fois le fameux stab des Germains dans son triple sens de : a) baguette ; b) phonème allitérant de la poésie ; c) lettre.