RALM nº103 
Site de Patrick Cintas - Personnages
page 2
des jours à l'Héméron
hyper-roman *
en passant par la télévision
patrick cintas
Questions d'instances du texte
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Zone de N3 ( roman en cours après N1 et N2. Voir [>>dans la RALM])
travaux d'approche ( « Travaux d'approche » - titre emprunté à Michel Butor...) in progress
* poème ?

 

Zone 1
Zone 2
Des 5 schémas que Télévision
proposa à son auditoire
Les schémas de Silvestre Paradox font fi de toute littérature, aussi vaut-il mieux en éviter l'usage. Ici, l'image ne prétend pas autre chose que de permettre de jeter un coup d'œil sur des ouvrages bien plus complexes que la seconde nécessaire à cette œillade. Aussi, cet exercice graphique est vite fait. L'essentiel y est dit, qui réclame de véritables explications (in Actor et ici et là) et surtout des illustrations plus formidables encore (lire ça). D'où un sens plus prospère donné aux aventures, aux inventions et aux mystifications en jeu.

 

Quelques-uns se déplacent, sous l'influence de leur talent en déclin, ou simplement parce que leur conscience éclaire la portée de leur art, du poème à la nouvelle, celle-ci étant considérée comme une approximation de la poésie, et de la nouvelle au roman qui, lui, est la porte ouverte à tous les vents et n'est limité que par l'imagination de son messager*. D'autres s'imaginent qu'ils voyagent de l'enfance à la maturité en pratiquant successivement la poésie, la narration et finalement, à leur grande joie, l'essai. Les premiers adaptent leur production littéraire à leurs possibilités techniques. Les autres ont l'impression d'avoir gravi les marches du palais idéal. N'ayant adhéré à aucune de ces deux convictions, c'est sous des contraintes extérieures que Télévision, seul personnage de cette épopée, a abandonné le poème pour s'adonner au roman et cela dans sa jeunesse. Il n'a pas attendu d'être vieux. Puis, suivant le chemin d'un autre Criticón, il a traversé les contrées successives d'une aventure tracée de la terre natale à l'Amérique. Il s'ensuivit assez naturellement un voyage en 6 épisodes dont le dernier est constitué par l'inachèvement inévitable qui conclut toute œuvre un peu ambitieuse**, exactement comme le vague*** d'un commencement interdit heureusement à l'esprit de chercher un sens là où il n'y en a pas.


* Des signes de reconnaissance sont par contre exigés par ses distributeurs.
** ...impatiente... anxieuse...?
*** ...ou l'indéfinissable si on veut.

la bibliothèque

Le voyage de Télévision est un conte. Il entre donc dans le cadre d'une nouvelle de quelques dizaines de pages. L'injection de dizaines d'autres nouvelles dans ce texte primitif crée le roman. La technique mise en jeu ici n'a donc rien d'inventif.

« Un long roman ne sera jamais qu'une suite de romans courts, » dit Pío Baroja. Et c'est le cas autant de La rivière noire que de L'Amérique. À ceci près que le mot « suite » ne convient pas à leurs géométries respectives. En effet, c'est plutôt la pratique de l'interruption qui est à l'origine des « romans courts » et de tout autre texte écrit dans cette langue qu'est la littérature. Une fois extraits de l'ensemble, aucune suite n'apparaît. Il y a des romans, des nouvelles, des essais et même des poèmes, mais aucune « suite » ou « succession ». Ce qui fait alors surface, au-delà de la grille —l'Héméron— et de l'explication —Actor—, c'est bien plutôt une anthologie ou, mieux dit encore, une bibliographie, tant ces textes ne posent aucune difficulté à entrer dans ce support paginé.

Ce voyage est une fable que les nouvelles transforment en chronique.

Mais avec la multiplication des injections et la complexité des couches, l'ensemble est vite devenu un massif dont la cohérence ne peut être soutenue que par la schématisation. On voit ici à quel point Paradox s'éloigne. Les volumes sur les étagères ne sont que l'apparence éditoriale, un peu comme la Recherche se propose en 7 tomes alors qu'elle est bel et bien divisée en autos (actes) comme la Celestina. L'édition impose certes ses normes, mais au fond, l'œuvre n'a pas été dénaturée. Cependant, le voyage est devenu une autre aventure, celle de son lecteur... question que je ne me suis pas encore posée.

 
les chants

L'acte créatif porte souvent (je ne dis pas toujours) sur trois plans. Ils sont successifs ou décrivent le plan lui-même. Ainsi, là où Kandinski soupçonne une série d'actions partant de l'impression à la composition en passant par l'improvisation, j'ai remplacé cette dernière par l'interprétation. D'où les styles qui tavèlent l'ensemble, car l'écriture est l'instance première de l'œuvre.

Pourquoi le trouvère ampute-t-il l'espace du troubadour de son trobar clus pour ne retenir que la chanson et le poème ? Je n'en sais rien et je m'en fous. Mais je ne m'enferre pas pour autant dans le noir. C'est la trilogie qui forme le lit du texte.

Et c'est entre les actes qu'il coule vers son fleuve ou son océan (ça, je ne n'en sais rien non plus). Apparences, rêve et réalité, sous l'influence des choses les plus simples (mineures) et des objets les moins accessibles (sans doute majeurs), confinent à la poésie considérée comme le seul chant intermédiaire possible, aux antipodes de la réalité et contre toute prétention classique.

Ce schéma est certes un peu trop schématique, mais il éclaire mieux qu'un blason ou un logo, je pense.

 
les textes

Il ressort de tout ce qui est dit plus haut que l'ensemble (le voyage si on veut) construit 5 textes : La rivière Noire, L'Amérique, le Tractatus ologicus, Aliène du temps et le travail poétique, dit complet par pure dérision. Tel est l'aspect schématique de la bibliothèque sommaire ci-dessus.

trobars

Si le texte du voyage n'avait pas pris une telle ampleur paginale, on en distinguerait clairement les trois trobars fidèles à la tradition arabo-andalouse. Ce nouveau Criticón ne connaît donc que deux âges : le Festin et le Désir, lequel commence avec la fin du voyage en France. Cannibales et Américains sont seulement en vue, n'exagérons rien.

 
le plaisir

Télévision en voyage
nain ithyphallique
et ses bagages
illustration approximative

Au fond, il n'y a que deux chants : le mineur et le majeur, car il n'est pas raisonnable de penser que la poésie a été trouvée, surtout pas dans le champ classique cher à la Nation. Et je ne crois pas aux dérèglements et autres convulsions. Et encore moins aux apparitions. Le chant familier forme avec le chant obscur un parallélisme forcément têtu, à l'image du temps dont il s'agit de pallier les effets. Aliène du temps, dit un des titres polaires. Le chant mineur, romans et chansons, alimente le seul Festin probable tandis que le Désir dévore les marges d'un chant majeur qui ne pourrait exister au moins un peu si la poésie n'avait joué son rôle. Etc. Mes yeux et mes dés se promènent souvent sur ce tapis de schémas et j'y trouve quelquefois de nouvelles inspirations. Toutefois, c'est à la fenêtre que je me penche le plus souvent, jouant plutôt avec les passants et les oiseaux des branches et des toits. La distraction a aussi son charme et, comme le poète andalou, je descends aux fenêtres de la rue pour écouter ses refrains entêtants qui peuvent aussi bien me servir de conclusion. « Je suis poète parce que je descends, dit Télévision, alors que d'autres pensent l'être plus que moi parce qu'ils montent. Mais si on ne se rencontre pas dans l'escalier, c'est qu'ils ne montent pas... »

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Questions d'instances du texte - Schémas
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ou, quand ils y pensent, n'agitent que la langue nationale,
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