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Une récolte de sensations pour du vent
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 Article publié le 26 octobre 2014.

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Vous pouvez alors toujours vous satisfaire de vent... ou vous nourrir de fêtes imaginaires... devenir à vous même votre propre terrain d’étude...
cela cependant pourrait virer malsain.
vous voilà bien obligé de vous nourrir de vos songes, puisque tous les refus autour de vous sont si violents... sans retour. Des portes fermées. Vous n’êtes plus prêt de pouvoir entrer comme cela.
La fête, ça va un moment... il n’est que fêtes grossières, misérables et vulgaires... y compris et surtout pour les âmes avides de dépassement... celles là ne sauraient se satisfaire de l’habituelle et si grasse réjouissance.
les âmes en feu qu’un désir vrai attise aux hauteurs.
tellement sans retour... sans discussion... tout ce désir sans réponse. A nous harceler de son fouet infatigable...
(n’ayant rien trouvé pour nous satisfaire de notre adolescente. Nous pourrons toujours nous remémorer cette belle jeunesse aux volontés sans suite... car aussi abandonnés, désillusionnés sommes nous à présent. Nous fûmes pétris d’un désir qui englobait tout. Quitte à faire passer l’obsession du coït de cet âge pour pauvre petite bière aussitôt pissée que bue...)
...puisque les portes bourgeoises se ferment dés l’approche silencieuse de votre ombre... alors vous avez à nouveau les rues face à vous. Leurs réseaux impossibles et pourtant si connus de vous...
vous pourrez toujours y épuiser votre sang, à force d’y marcher sans cesse.
 cette inerte énergie... inerte en tout... même en ses hostilités... tout autour de vous... ces mêmes façades... ces mêmes murs vides... et tous ces complices... êtres autrefois attachés à votre sort... vous savez dorénavant qu’ils sont eux-aussi en train d’errer... qu’il n’y a de fait pas d’obstacle véritable et trop physique. Puisque les rues sont ouvertes. Elles mènent à tout et partout pour s’en aller crever après l’extase)...
Il y a là de quoi concevoir un franc vertige...
 Après les baisers, l’estrapade, la gueule renversée. Le nouveau supplice du joli cœur...
Vous voilà roué en place de grève.
La bienvenue au centre des vérités... sans fard ni détour, c’est bien promis...
Raffinement des sens. Ils sont bouleversés sous le coup des revirements d’humeur menaçant toute forme d’assise autour d’eux...
Vertige sourd de cette inquiétude... quand vos yeux s’ouvrent enfin à ce que peuvent maquiller au fond les hospitalités et leurs jolis principes sans portée réelle.
Un repère de crotales bien dissimulés.
Alors le grand buffet vous reste fermé. Vous ne pouvez plus y prendre une bonne bouteille.
On vous a bien laissé une bonne piquette de journées sans âme, libre à vous de la boire jusqu’à la lie...
Apprentissage tout en rudesse.
Les délicats repas de familles. La table renversée sur l’instrument des supplices. Les tantes vicelardes... à bien zieuter vos réactions... tandis qu’on vous emporte... à coups de fourche.
Pour vous faire la peau tout à loisir... juste après les gentillesses... vous envoyer à coup de fourche rejoindre les autres démons du voisinage. Le grand débordement des pulsions.
Les petites gueules d’amour. Réduites en tomate farcies. oh mais il ne fallait pas !... Et la grand-mère de se sentir rajeunie. Bain de jouvence... le beau miracle... tandis qu’intérieurement vous prenez de l’âge à sentir sur vos joues se déverser une sueur d’angoisse... c’est de la pluie sur une muraille...
Le malaise s’accroît... tandis qu’on vous reluque toujours, et bien sauvagement... vous le paria très présentable... à virer de suite... une fois taries les feinte cordialités... la haine se lit dans les regards.
Elle ne se sent plus, la vieille, bien installée dans son grand fauteuil cuir, de vous voir banni, haï à point par tous sous le grand plafond armorié.
Ce spectacle de votre bannissement, qui lui électrise ses vestiges d’ovaires, pour à point les ranimer.
Toute disposée au rut ravivé de l’ancien temps...
L’aïeule exulte, enfin, de sentir ainsi un jeune être se voir dépourvu tout comme elle de toute reconnaissance ou affection véritable... elle lit peut-être en vous une âme sœur, de vous voir ainsi détesté sous les égards charmants.
 Elle n’est donc plus la seule, à se trouver bannie des liesses. Un autre être face à elle partage ce sort. Si elle n’avait tout intérêt à vous haïr à son tour, elle fraterniserait avec vous, de suite, tant vous lui ressemblez dans votre malheur... d’ailleurs elle vous sert elle même un bon verre... le verre de celui qu’on prend pour un petit pote. Juste avant de l’envoyer foutre aux oubliettes du monde et des charognes du lointain.
 L’addition à payer suite aux tableaux conviviaux.
Les belles entourloupes. La vacherie sous les pétales. Bien rance. Absurde. Gorgée de pue, c’est pour vous ! Ils veulent votre peau. À coup de petits fours. De belles sorties champêtres... de longues promenades... à jauger vos réactions... et puis les serments sous le gui. Tableau complet.
Pour mieux vous trépaner... vous inculquer leur veille mentalité rance.
L’entier catalogue... juste pour votre pomme. On vous le récapitule. Comme on ouvre un album photo, album haï de tous tant nous y faisons piètre figure, suite aux décennies...
Le traquenard idéal. Votre peau pour l’encadrer. Des buveurs de sang, avides, experts en contorsions, en bons conseils susurrés, pour mieux, de fait, vous faire hurler dans la nuit.
Une fois tous les masques mis à bas, les intentions dévoilées...
 Le cauchemar travesti... tout hospitalier au début pour mieux vous perdre une fois la nuit close sur vous.
On vous borde, on vous caresse, vous êtes adopté, pauvre chien passif... Puis les réjouissances tournent court.
C’était suspect, aussi, cela ne pouvait durer très longtemps...
Ils virent vampires. Hostiles et sûrs de leur droit à vous faire foutre le camp.
Superbe formule... éprouvée sur des siècle bourgeois entiers de bonne conscience pignon sur rue. L’enfer peinard et convenu.
On connaît à présent. Amers jusqu’au trognon. Nous ne serons plus si naïfs. Triquards pour ces fêtes du dimanche.
Ils ne pourront comme cela vous compter dans leurs rangs.
À présent que vous voici décillé.
À présent qu’on a l’air figé de qui se réveille du dernier songe au sang. La gueule tordue au piteux miroir. Fin des liesses. Bon réveil pétrifié de solitude. En des rues suintant l’égout ferme. Gueule de bois intense... plus forte qu’un monument solide installé sur une place de Londres. Un de ceux des vieux quartiers. Un pauvre con viendrait sur une caisse déclamer n’importe quoi, de rares passants l’écouteraient, tandis que je partirais, sans me retourner sur ce spectacle éteint.

De quoi, suite à ces déboires communs, se faire pétrifier l’expression mieux qu’un gisant de Fontevraud...
Cette détresse de l’abandon ne va pas sans prestige aux yeux de certains. Cela se conçoit.
On apprécie cette torpeur tragique. Cet air égaré des êtres n’ayant pas réussi à correspondre à un moule précis.
On aurait l’air moins vénérables, aussi, à se trouver, comme cela, encore pris dans nos épanchements, mais devant vite nous raviser, remonter notre froc, pour déguerpir, le coït hélas interrompu... et fuir au plus vite, avant qu’on nous fasse la peau... tout en multipliant les sursauts de brutalité... les violences faciles... de hauts cris nous rejoignent dans le couloir.
C’est promis, nous serions au moins aussi sages sur d’arides chemins. Chemins où pouvoir tout notre soûl faire remonter en nous, avec une intensité toujours vérifiée par nos sens, toute l’âme impalpable de ces nuits vastes.
Toutes les vocations des moines s’emparant de nous. On ne rigolera pas de sitôt avec la même aisance.
On se trouve averti. Chapitrés par le fait.
Nous voici à nouveau passagers de la nuit parfaite.
(seulement, il faut se l’avouer, on ne peut garder longtemps en soi ces formes d’épanchements. Au bout d’un certain temps on ne tient plus à tout ce lyrisme. Alors notre solitude ne nous chante pas elle aussi avec le même entrain qu’autrefois... on n’en reste tout saisi... de se trouver à ce point incapable de s’en remettre.
On pensait disposer de ressources tout de même plus conséquentes.
On a plus donc l’âme aussi lyrique... Ni assez d’énergie pour en redemander. On ne veut plus de sa dose de folie à transmuer en images. On n’est plus si bavard. Ni si avides d’expressions.
On écoute donc le refrain des après-midi... il continue dans la chaleur de se couler bien proprement... comme purifié par cette chaleur adorable... c’est la vibration des choses autour de notre solitude. Les arbres sont majestueux, à tant demeurer sans plainte au vent.
On n’a plus de compagnie à ressusciter dans nos songes. Rien que cette étrange tristesse... sans visages neufs, ni nouvelles répliques... non, on n’y tient plus, à tout son drame.
C’est une tristesse sans visage. Aucun expression pour détailler notre lassitude. Les fleurs du jardin même nous paraissent moins sûres d’elles.
Seulement l’envers de son cadre puis son silence d’éteignoir.
Puisque tout pour vous se tait absolument.
Un beau silence de monastère, suite à ces agréables fréquentations.
Puisque vous n’avez plus personne à qui parler. À part le vent, deux ou trois volatiles. Un cours d’eau. Un hibou. Un bon livre.
Vous voilà relégué dans une zone intermédiaire. Vous êtes en transit. Vous n’êtes pas dans un chant d’épopée. Mais entre deux chants. Dans cette zone intermédiaire où l’on se cherche.
Le blanc de la page. À vous d’y inscrire ce qui vous paraîtrait plus éloquent.
 Vous ne murmurez plus de vocalises pour personne.
Vous arrêtant dans les bars pour y boire un peu, vous souhaitez que personne ne s’adressera à vous.
Les silhouettes vont rester opaques. Pas de risque qu’on s’adresse à vous à présent. Oubliettes perpétuelles. À croiser tous ce corps, sans plus tenter de vous joindre à personne, une grande sensation de chasteté l’emporte. Elle glace peu à peu les rapports. Toutefois votre cœur se fait plus fier à percevoir toute cette dignité entre les êtres. Il semble même, dans ce bar vide, que les passants qui se découpent dans l’encadrement, le font avec une sorte de netteté similaire aux frises.

 

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