Quand l’arc explose, ses rayons
troublent le ciel qui était en train de cauchemarder
comme si un lugubre sécateur avait entrepris de lui découper les paupières, les
jugeant trop vastes, par ailleurs.
Je relevais la tête comme un oiseau, après trois morts
pour ma part. Je revenais de redescendre
sans un mot. Le ciel qui fixe généralement la terre
a l’habitude de cela. C’est une apocalypse
comme on peut en vivre plusieurs fois dans une seule journée, vous
voyez ? Des arbres qui m’entouraient
inclinaient toutes leurs branches d’un même mouvement
contraire. Quand l’arc explose, les choses se déroulent souvent ainsi.
Les éléments sont stratégiques pour des gens comme moi, perdus.
Et le crépitement de l’air est un couloir.
Je me rappellerai longtemps l’effroi du ciel, mon amour.
Même dans le tremblement consolateur de tes lèvres parfois
entrouvertes pour que tu me dises. L’arc explosait
et ça n’était pas drôle, voyons. Le jardin n’était pas censé rétrécir
mais seulement le chemin. Un sentier indécent,
flottement de parois au jardin génital. Et tout cela
quand l’arc a explosé, balafre. Le ballast. Ça roule
et on craindrait alors de souvenir de quoi ?