L’herbe vomissait une lueur spectrale.
Le jour était peut-être assis.
Les fenêtres percées des environs avaient cessé
de renvoyer dos à dos l’intérieur insomniaque
et l’extérieur rieur. La pluie,
elle avait oublié de s’arrêter de cesser
comme à son habitude. Le souvenir
expliquait sans mémoire au lendemain que dehors dure
et sans chemin un débris de conscience écoutant
s’apprêtait à répliquer qu’il ne faut pas
espérer que même là où tout s’explique,
les choses se comprennent. Je ne sais pas
si l’on ramasse les flèches tuées après le feu
de la bataille, de la bataille, de la bataille.
Mais je veux croire qu’il y a eu
normalement des victoires, des défaites,
des larmes même de sang, des congratulations
et un fracas inextinguible dans le temps.
L’herbe était asphyxiante, on la nourrissait tous
avec une ironie pas malveillante. Tous
participeront, entendait-on. Et toi de répliquer
que tous seront participés. Tu crois ?
Mais le destin est comme un arc, blessé
comme un tueur ricanant quand il sait
que l’horizon est sa dernière proie
et la barque percée sa dernière arme.