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Article publié le 10 janvier 2015. oOo Se coupe en se rasant : « où as-tu pu fourrer ma crème pour peau sensible vieux Cronide barbu ? Une main féminine te tient par le poil comme elle je t’implore ! Où-as-tu mis l’écume qui me fait mousser ? » Violette est cette odeur de violette qui traine dans la salle de bains où serpentent de lourdes couleurs de varices. Clowneries de l’âge. We would see a sign ! Se coupe les ongles pendant que le miroir ridé creuse son territoire sur cette peau d’en face où il passe des trains où des rives détalent où le sang jaillit sous la lame tranchante des hordes cosaques de ce tremblement de la sénilité. Se récite le début écumeux de Lucrèce où le clinamen Aphrodite décline les lettres-atomes latines. Se sèche la peau. Se tient dans le coulis venu de la lucarne ouverte sur le monde et ses raclures d’ongles ses miroirs brisés et qui perd sa vapeur aux capes imprévues. Sort de la salle avec ce perpétuel fluide glacé cet air froid qui le fait frissonner. Se sent comme un autre homme là : au point-repos du monde qui tournoie. Me ferai-je une raie partagée sur la nuque ? (Facétie de chauve). Oserai-je manger une pêche Melba ? Ce confetti ce monument de soi est restauré pour toute la journée : puisque tout se donne partout et toujours à voir à entendre et à respirer et ne cesse d’exciter nos sens.
…nec mora nec requies interdatur ulla fluendi/ perpetuo quoniam sentimus et omnia semper/ cernere odorari licet et sentire sonare.
Lucrèce |
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