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![]() oOo A force de travailler, à force de labeur, l’artiste franchit les différents obstacles qui s’offrent à lui. En littérature, c’est la problématique, qu’il faut sans cesse affronter, et dépasser. A l’image du bûcheron en train de fendre avec précision des pièces de bois, de l’archer en train de s’entraîner, décochant et décochant encore jusqu’à viser dans le mille, au centre de la cible, du joueur de golf dont le swing matérialise une puissance de plus en plus juste ou maîtrisée, le travail d’élagage ou d’épure s’avère vital. Répéter et répéter encore, pour arriver à ce lien fluide entre les mots, ainsi qu’au respect de l’espace vacant, cette respiration présente d’un mot à l’autre. Les mots travail, talent, rapidité, tension, inspiration, s’agrègent pour donner du souffle, pour donner du rythme. Et voilà, maintenant, qu’apparaît le style, marque de fabrique de l’auteur, et voilà le surgissement d’une torche aux flammes hautes et continues, qui restent comme drues face aux différentes trajectoires du vent. La mécanique est là, donc. Et sa marche est visible à travers le flux de la narration, une narration qui semble couler d’elle-même. L’effort semble proscrit. L’effort, devenu invisible, paraît ne jamais avoir existé. Seule demeure l’extase dans toute sa splendeur, dans toute sa quiétude, laissant le silence prendre une place démesurée. Ecrire revient à se nourrir, à respirer, à dormir, à jouir. Une activité aussi élémentaire que les autres, et grâce au suprême paradoxe de l’artifice, aussi … naturelle. |
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