Changer de sujet ne change rien
Nous revenons aux premiers temps
et les détails ont beau changer d’apparence
ce qui arrive devait arriver et c’est tout
Ainsi cette retrouvaille tout à l’heure
Nous étions sous le parasol
Tu grillais joyeusement en surface
et j’observais les effets de la mort
sur tes plis et les replis de ta peau
Je ne reconnaissais plus tes cris
quand tu t’es mise à crier
qu’il était temps que je me réveille
parce que le passé revenait nous visiter
Nous avons tous poussé des cris
Des cris de reconnaissance joyeux et clairs
avec une petite touche d’obscurité ici ou là
parce qu’il ne faut pas se cacher toute la vérité
Nous avons bien ri d’être encore capables
de nous souvenirs de toutes ces choses
avec autant de précisions
et immanquablement
il a fallu que tu parles de la poésie
que j’écris
et de celle que tu voudrais que j’écrivisse
Changer de sujet ne change rien
Ce n’est pas que nous tournons en rond
mais c’est comme si le cercle était rompu
et sa circonférence étalée au grand jour
pour former la ligne droite
de notre existence d’amoureux
fatigués l’un de l’autre
L’avantage de cette métaphore
(la circonférence étalée)
c’est qu’avec elle on voit bien
comment ça commence
et où ça finit
Je te remercie de m’y avoir fait penser