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Article publié le 3 mai 2015. oOo Je regarde à la fenêtre où mon haleine dessine un nuage au bout de mon doigt. Il y a un enfant sur un engin avec des roues et un dieu qui cherche sa divinité sur le trottoir. Il se baisse comme s’il priait le Mont de Piété. Les maisons voient la rue comme un ruban perdu par les mariées à explosion qui convolent prenant la vitesse à leur cou. La vitre met la voile où mon regard se fixe et son moteur est vite un espace qui vibre et va vers son écart. La vitre se révèle tout aussi bien un peigne quand passent des femmes en cheveux défaits en flou sur le motif. Des jambes nues activent les bielles cuivrées de mon regard en marche qui s’échauffe en freinant le cher déplacement. La plaque de l’égout médaille le passage de la nettoyeuse qui dame la chaussée d’un grain municipal. La rue se rue en moi ou je me rue en elle toute chair dehors. L’odeur des talons hauts du ciel touche l’orage qui fait se cambrer la rue sous mon glossaire frappé lentement sur le verre embuée de ma vitre qui trotte. Et enjambe et talonne ma divinité qui se cherche aux Objets Perdus sans orémus.
avec l’horizon partagé comme un cheval
Tomas Tranströmer |
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