une explosion de joie m’attire
comme la lumière l’insecte
et je virevolte dans l’air sucré
saturant les conversations
sujets sans consistance d’enfant
sans cette douceur d’eau tiède
dans le canal auditif coulant
mieux que l’anisette des verres
jouant de cette séparation des voix
sur le tranchant des sens perdus
des jets de choses comprises
divisant ce qui pouvait être su
ils ont le sens du vent qui tourne
et des collines qui ploient là-bas
trois couronnes de neige bleue
dans les nuages du rêve d’enfant
des clairs d’écumes parés de crabes
une nageuse fendait l’océan vert
sable soulevé en tombe provisoire
sur son corps en fuite horizontale
puis la joie d’une voix qui éclaire
les dessous de la conversation
une joie de voix tonitruante
comme une giclée de sperme
des feuilles tombaient. on été
l’était. puis cet automne noir
le long des troncs qui montaient
suivant le sens de la pluie du vent
de qui tiens-tu cette tranquillité
on entendait les coquillages battus
par l’océan qui se refermait en conque
l’insecte revenant sur les lieux
de quelle enfance es-tu né(e)
qui t’as donné cette joie d’exister
et cette hâte d’en finir qui
s’est lovée comme le ver de terre
pas elle sans doute ni lui je crois
quelque chose s’immisçait entre
l’extase prononcée et la fixité
d’un regard arraché aux éternités
sens du repli drapé de gris sommaires
la colonne parcourue de plaisirs
comme si la douleur n’existait pas
virevoltant dans l’air sucré comme
l’insecte transparent des coins d’ombre
vous deviendrez profonds et clairs
coupés d’horloge et de plaisirs
annonçant des croissances d’orange
et de petites résurgences de rouille