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La toile d'araignée
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 Article publié le 14 juin 2015.

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Est-il possible d’embrasser Rome ?

De la saisir en un seul coup d’oeil ? En un seul éclair oculaire ?
Est-il possible, tel un scanner, de traverser toutes ses pierres ?

Rome est un noyau qui s’étend.

Rome est un soleil, oui, une succession d’implosions nucléaires - les guerres civiles - suivies d’irradiations universelles - conquêtes, annexions, intégrations.
Les conflits internes de l’Urbs apparemment inévitables, régénèrent sans cesse une civilisation en marche, une civilisation que rien ne peut arrêter. Nettoyage interne et cohésion territoriale - un civisme compact pourrait-on dire - alternent, se combinent parfois, démontrant que les troubles que connaît la Ville ondulent jusqu’aux frontières du territoire ou monde connu, et inversement.
Après le dégagement étrusque, Rome vient à bout des Samnites. La prise de Tarente accroît son influence sur l’Italie, une influence sans doute exponentielle. Rame, établie, est en mouvement, elle repousse ses agresseurs et, surtout, étend sa toile. Lorsque surviennent les guerres puniques, Rome découvre une ville hautement rivale, Carthage, gouvernée par l’intrépide Hannibal. Les combats sont féroces et ils reviennent, à intervalles irréguliers, mobilisant toujours plus d’hommes, d’énergie, de tactique. La puissance et la fierté de Rome viennent à bout de ses audacieux rivaux, nous sommes alors au début du IIIe siècle avant notre ère. Cette longue période de guerre, segmentée, provoque un profond relâchement à l’intérieur de la cité qui, de guerrière, en devient spectaculaire. Cohésion dans la guerre, cohésion dans la liesse. Parallèlement, une incursion en Illyrie au Nord-Est, contre les pirates, conduisent les Romains à découvrir la Macédoine. Rome s’étend, encore, et l’un de ses brillants éléments, en la personne de Flamininus, vient à bout de cette royauté. Pendant ce temps, dans la Ville, c’est toujours le Sénat qui a le pouvoir, les pleins pouvoirs, et les magistrats, et les riches propriétaires terriens délivrent les autorisations de levée des légions aux consuls, cependant que les généraux s’illustrent de plus en plus avec le nombre de guerres et l’accroissement du territoire. C’est donc le pouvoir des lois et le pouvoir de la guerre qui se distinguent, d’une part approuvé ou non par le vote de la plèbe, d’autre part plébiscité ou non par les soldats. Le sénat se renouvelle de génération en génération, assurant la relève dans une aristocratie, néanmoins, qui commence à s’essouffler. Simultanément, les hautes personnalités militaires, fabriquées par un contexte propice, celui de la conquête, affirment de plus en plus leur puissance et leurs prérogatives. Au milieu du Ile siècle avant notre ère, les provinces d’Afrique et de Macédoine sont créées. Le territoire de Rome tisse sa toile sur le pourtour du bassin méditerranéen, du Nord au Sud et d’Est en Ouest, devenant plus que jamais le phare du monde. Un siècle plus tard, Jules César concentre à lui seul les vocations de général, de tribun et de visionnaire, mettant fin aux derniers feux d’une république agonisante, offrant à Rome la conquête des Gaules. Absorbant l’espace vacant entre l’aristocratie et la plèbe, il invente le titre d’imperator et dirige, seul, ce qui s’apprête à devenir l’Empire, après avoir éliminé Crassus et Pompée, les deux autres généraux. Quant au franchissement du Rubicon, il sonne le glas de la prédominance du sénat. Sous son règne, l’Espagne est conquise. Ensuite, c’est son petit-neveu Auguste qui réforme le système politique romain, après avoir lui aussi éliminé deux rivaux : Antoine et Lépide. Réformes politiques, réformes fiscales, réformes religieuses ... un temps nouveau s’annonce, non pas celui de la royauté, tant redouté des Romains, mais celui du principat. L’empereur devient le relais d’un pouvoir décentralisé : la ville n’a plus la vocation à diriger l’État, encore moins un empire. Auguste invente, avec les chevaliers, le second ordre de la noblesse, dont le rôle est essentiellement d’administrer le territoire grandissant, Rome devenant l’épicentre, les racines, le symbole des traditions, ainsi que la scène ou le réceptacle des triomphes. L’Empire est divisé, en dépit des protestations du sénat, en provinces impériales et en provinces sénatoriales. L’Égypte, l’Asie deviennent elles aussi des provinces, des parties de Rome. Sous le règne de Claude, la Bretagne est conquise, ce qui étend considérablement la toile, parvenue, semble-t-il, à ses limites. L’Occident, l’Orient et l’Afrique sont les trois faisceaux de la Ville, un épicentre qui demeure toujours aussi prestigieux, se parant, désormais, de marbre ...
A partir du IIe siècle de notre ère, sous le règne d’Hadrien, le célèbre mur est érigé en Bretagne. Maintenant, vient le temps de la défense, maintenant, vient le temps de la mobilisation générale au niveau des frontières, de cette immense toile ...

 

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