Le printemps est bien loin
quand s’achève l’été
Quel chant me revenait
aux premières pluies d’or
Je ne me souviens plus
d’avoir chanté avec toi
Et pourtant j’ai chanté
Le voisinage dit que j’ai
même hurlé ma joie de poète
saignant le sang des fleurs
par la plaie ouverte du cœur
On le dit et tu dois croire
ce qu’on dit à propos du poète
Les images demeurent
comme les pierres
de nos cimetières
traces à marche forcée
de l’existence renouvelée
par la magie du cycle
Que serions-nous sans les saisons
Comment mesurerions-nous
ce qui n’appartient qu’à nous
si le printemps ne recommençait pas
à empoisonner nos rêves
de fleurs et de jet de sang
Mais le printemps est bien loin
quand l’été se finit
et que tu reprends ta place
pour en changer le sens
parce que tu reviens de vacances