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Article publié le 26 octobre 2015. oOo La première moitié du XXe siècle est marquée par les deux grands conflits mondiaux qui dévastent le Vieux continent. La Grande guerre de 1914-1918 oppose l’Allemagne, l’Autriche et la Hongrie à la France, la Russie et le Royaume-Uni, devenant rapidement une longue bataille de tranchées où les jeunesses respectives s’affrontent sans relâche, dans l’Est de la France. Ce sont de véritables décimations nationales qui ont lieu sur ces terres où le temps semble s’étirer, indéfiniment. La compétition coloniale effrénée de ces grandes puissances, la volonté de revanche et l’exacerbation des nationalismes sont les principales causes de cette première guerre mondiale qui débouche sur la création de la Société des nations, une tentative de conciliation dont le but est d’assurer la paix définitive en Europe, à la suite du Traité de Versailles qui signifie la reddition germanique. Un échiquier, donc, où les deux grands s’affrontent indirectement, matérialisant ce que l’on appelle la " Guerre froide " , à travers notamment la Corée ( années 50) et le Vietnam ( années 60 et 70) . La compacité des dogmes politiques opposant l’économie de marché au système concentrationnaire collectiviste traverse les décennies, jusqu’à la fin des années 80 où le totalitarisme soviétique s’effondre, symbolisé par la fameuse chute du Mur. Pendant ce temps, la décolonisation des puissances européennes a lieu, ainsi que la construction, pour la première fois, d’une identité économique européenne et d’un embryon de pouvoir politique. Le Traité de Rome, en 1957, inaugure une longue suite d’accords qui vont au-delà de la coopération intra-européenne. Anglais, Français, Allemands, Espagnols. Italiens, Hollandais ... c’est d’abord l’Europe occidentale qui s’unit, voulant mettre un terme définitif aux conflits militaires et aux querelles ancestrales qui ont tant marqué le Vieux continent. Les premières élections parlementaires ont lieu en 1979, et ce tous les cinq ans. De plus en plus de lois nationales, ainsi, deviennent européennes ou supranationales. Depuis les années 90 et l’effondrement du bloc de l’Est, les anciens pays satellites de l’U.R.S.S rejoignent l’Union européenne, donnant une identité occidento-slave au Vieux continent. Dans ce vaste espace, c’est à partir de la sphère ibérique, c’est à partir du Sud que s’élabore une peinture fantasmatique à travers le pinceau de Salvador Dali, une peinture où le rêve prend toute sa dimension, apparaissant étonnamment de manière limpide, nette. Parallèlement, un autre talent pictural, du Nord, achève l’invention de l’art abstrait, commencé dans son pays natal, la Hollande : Piet Mondrian et ses formes épurées annoncent la nouvelle architecture, l’urbanisme contemporain, et notamment américain. En Italie, Dino Buzzati écrit son livre phare, " Le désert des tartares " , mettant en exergue la nouvelle solitude de l’homme contemporain, toujours en attente de quelque chose, de quelque événement, dans un monde apparemment absurde. Toujours en littérature, du côté français, le Nouveau roman émerge de la Seconde guerre mondiale, démontrant, une fois de plus, que la littérature renaît sans cesse des cendres du monde. Samuel Beckett, Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, Michel Butor reprennent le théâtre et le roman et l’orientent différemment : ce qui importe, ce n’est pas l’histoire mais l’aventure du récit. Dans un autre registre, le Français Claude Debussy, au début du siècle, invente une nouvelle tonalité musicale qui bouleverse l’écoute du mélomane : un gain de fluidité, des ruptures dans le rythme ainsi que dans la mélodie dont le tout apparaît, néanmoins, structuré. Si la musique classique demeure le champ musical de recherche par excellence, certains grands groupes de rock, eux aussi, se lancent dans l’aventure expérimentale afin de créer un son nouveau et donc d’inédites émotions, tels que Pink Floyd ou Queen, qui diffusent l’excentricité et l’élégance de l’âme anglaise sur des plages d’enregistrement qui s’étirent et s’étirent encore ... de longues mélodies instrumentales pour les premiers, de larges morceaux composites inspirés de la musique classique et de la pop pour les seconds ... un son ample et ouvert pour les premiers, une voix de maestro pour les seconds ... Le XXe siècle, c’est l’ère des grands concerts où les gradins bondés communient comme lors d’une messe. Ces amphithéâtres d’un genre nouveau, de forme circulaire, ovale ou ovoïde, proposent parfois une mise en scène démesurée, si démesurée que le spectacle et la performance arrivent à se confondre... Oui, " The Show Must Go On "n’a jamais été aussi explicite... |
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