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Une seule après-midi avec Belle
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 Article publié le 9 avril 2017.

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J’hésite. Entre Joli et Moche. Joli est enfant de la bourgeoisie. Moche est syndiqué. Ou courtisan. Je ne sais plus ce qu’il m’a dit à propos de son engagement. Je les croise souvent sans les rencontrer. On ne s’assoit jamais à la même table chez Jeannot. D’ailleurs, si l’un d’eux y est assis, je n’entre pas. Par contre, ils entrent sans se soucier de moi. Ils me saluent, ne s’assoient pas pour me faire la leçon et vont s’asseoir où ils ont l’habitude de s’asseoir. À quoi servirait-il de les tuer ?

Je ne suis ni joli ni moche. Ordinaire ? Peut-être grossier. En tout cas, je ne plagie pas. Je suis d’une sincérité absolue. Je me demande qui ça amuse. C’est peut-être celui-là que je tuerai.

Car je finirai par tuer quelqu’un. Je ne tuerai peut-être pas Joli ni Moche, mais je tuerai. Je ne me vois pas d’autre destin. Et je me demande ce que je ferai une fois assassin.

On ne les attrape pas tous. Il y en a qui échappe à la Justice. Il est vrai que je ne me suis jamais échappé. Il conviendrait peut-être de le faire une ou deux fois avant de s’échapper vraiment. Mais pourquoi ? Pour quelle raison s’échappe-t-on ? L’idéal étant de s’échapper sans fuir. De rester là. Et de contempler l’erreur de jugement qui explique qu’on n’a pas été condamné pour ce qu’on a fait… de mal.

Je me retrouverai un jour confronté à cette question : Qu’est-ce qui est bien pour moi ? Je connais la réponse. Forcément. C’est comme ça que je me suis posé la question.

Ce qui est bien pour l’instant est de ne pas devenir un courtisan. N’étant pas d’origine bourgeoise, je n’ai pas le choix. Ou je deviens Moche. Ou je fais autre chose. Et autre chose, j’ai appris que soit c’est mal, soit c’est rien. Le vide. Nada.

Je pourrais courtiser Joli sans devenir Moche. Mais Joli ne m’aime pas. J’ai déjà trop parlé. Il sait que je le hais. Que je pourrais le tuer si l’occasion se présentait. Mais je n’ai pas le goût de l’Histoire. Elle me ferait attendre. Et je mourrais sans avoir tué personne. Non. En ce qui concerne la bourgeoisie, je me contenterai d’en parler. Le plus mal possible. Ce qui ne me fait pas du bien, je sais.

Courtiser Moche ne sert à rien. Ce n’est pas lui qu’il faut courtiser. Il faut prendre exemple sur lui. Et courtiser. Mais qui ? Quoi ? Ce ne sont pas les idéaux qui manquent ! Ni les dieux. Il paraît qu’on peut même courtiser les contraires. Mais je ne me vois pas en larbin fidèle ni infidèle. Ce n’est pas que je sois fier de ce que je suis, mais si je le suis, au lieu d’être moche comme tous ceux qui ne sont pas bien nés, c’est que je suis différent. Je ne tue pas de la même manière que Joli. Et je ne meurs pas comme Moche.

Voilà ce que je suis. Et je ne suis pas riche. Résultat : on passe sans me voir. Il arrive même qu’on me demande qui je suis. Et Joli ou Moche me font la leçon : patriotisme, nationalisme, esprit d’équipe, service rendu, joies du mérite et de l’honneur, je n’y aurai pas droit si je continue de m’entêter à n’être que ce que je suis.

Bien sûr, il y a Belle. Ni jolie, ni moche, elle me fait envie. C’est tout ce que je vois en elle. Elle s’assoit aussi chez Jeannot. Souvent à la table de Joli qui se moque d’elle. Quelquefois à celle de Moche qui ne sait pas quoi dire. Mais elle ne me soumet jamais ses chansons quand elle s’assoit à ma table. Pourtant, ce que j’écris se situe bien au-dessus des chansons. Mais il n’y a que ses chansons qui comptent. Je n’arrive même pas à la flatter. Et elle ne m’écoute pas. Pour elle, je suis doué pour le bricolage.

Bref, de temps en temps, je monte chez elle. Une boîte à outils en bandoulière. Je plonge mes doigts dans le corps inerte de la machine à laver ou dans un interrupteur qui grésille comme un oiseau pris au piège. Je parle. De tout et de n’importe quoi. Elle se tait. Mais elle ne me laisse pas seul. Au bout d’une heure, elle donne des signes d’impatience. Elle émet des doutes sur ma connaissance de l’électricité domestique et de la mécanique ménagère. Je me mets à suer. Et je vais vite pour achever la tâche ingrate qu’elle m’a confiée.

« Que pensez-vous de Joli ? » dit-elle soudain.

Si je lui dis ce que je pense, elle se fâchera. C’est toujours ce qui arrive quand je le dis parce qu’on me l’a demandé. Il faut pourtant que je réponde quelque chose.

« Je ne voudrais pas être indiscret… dis-je d’une voix éteinte.

— Si ! Si ! Ce sont justement les indiscrétions qui m’intéressent. Si vous avez quelque chose à me cacher… »

Ce n’est pas aujourd’hui que la machine à laver reprendra du service. Je me relève péniblement. À mon âge ! Elle me toise, remplissant la buanderie de la fumée de sa cigarette. Elle attend. J’ai tellement de choses à dire à propos de Joli que je ne sais pas par où commencer ! En attendant, rien ne sort de ma bouche.

« En quoi consiste cette indiscrétion ? demande-t-elle sans me quitter des yeux. Vous avez commencé. Finissez !

— C’est que j’ignore tout de vos rapports avec Joli, moi ! Comment pourrais-je…

— Je suis sure que vous le pouvez.

— Je le peux, sans doute ! Mais de là à…

— Vous n’avez jamais été sincère avec moi.

— Je le serais s’il s’agissait de vous et de moi… Mais quant à Joli… Non. Je ne peux rien dire qui ne soit indiscret…

— Vous me rappelez Moche ! »

Elle a dit ça pour me blesser. Moi et Moche. C’est insensé ! Je… je méprise ce fils d’ouvrier devenu fonctionnaire. Ah ! M’eussiez-vous comparé à Joli ! Mais je ne dis rien de tout cela. Je ne fais que le penser. Et ça me prend un temps fou. Temps qu’elle met à profit pour me toucher. Elle tient mon coude dans sa main. Elle me fait mal. Elle sait comment faire mal. Son visage s’est rapproché du mien. Son haleine me communique d’étranges désirs. Heureusement, mon érection reste discrète. Je porte un ample tablier bleu.

« Vous en savez tellement plus que moi à propos de Joli, dit-elle sur le ton de l’institutrice qui veut avoir raison de l’espièglerie du mauvais élève.

— Je ne sais pas ce qui vous fait dire cela, mademoiselle ! m’écrié-je, me sentant en effet mauvais élève, surtout mauvais, mais absolument pas espiègle.

— Je ne vous comprends pas, mon ami… » laisse-t-elle tomber sur mes propres lèvres.

Elle me relâche. Je m’écroule sur la machine à laver. Que veut-elle savoir ? Belle, pas la machine ! Que veut savoir de Joli cette chansonnière qui ne m’a jamais confié un seul de ses vers de mirliton ?

« Voulez-vous boire un verre ? propose-t-elle.

— Ce sera avec plaisir !

— Et qu’est-ce qui vous ferait plaisir ?

— Ma foi… ce qui vous… Je ne sais pas !

— Il n’y a rien comme le vin pour me rendre fragile ! »

Plop ! Elle a déjà débouché une bouteille. A-t-elle médité de me saouler pour me faire parler de Joli ? Je n’en doute pas. Le premier verre brouille mes pensées. Je refuse le second, mais elle remplit mon verre. S’est-elle resservie elle-même ?

« Dommage que Moche ne soit pas là, dit-elle comme si je ne savais pas que c’est à Joli qu’elle pense.

— Il doit être en train de vérifier l’état de la peinture des réverbères de la place de la mairie…

— Mon Dieu ! Comment savez-vous cela ? L’imaginez-vous ?

— Il m’en a parlé hier… entre deux verres… L’éclairage municipal…

— Oh ! Je me fiche de cette lumière !

— Mais vous parliez de Moche… alors mon esprit… je ne sais pourquoi… Je n’en sais pas plus que vous !

— Vous savez tellement de choses ! »

Sur ces mots tremblants, elle s’effondre dans le sofa. Le bref écartement de ses cuisses a provoqué une notable augmentation de la turgescence qui m’implique maintenant dans je ne sais quel évènement à venir. La proximité de ce futur torride va me rendre bavard. Elle aura raison de moi avant que je ne la possède !

« Joli est cruel ! hurlé-je. Voilà comment je commencerais à en parler si…

— Mais c’est justement ce que je vous demande, mon ami…

— Mais pourquoi me le demandez-vous au lieu de me demander si…

— Des si ! Des si ! Vous n’avez que ça à la bouche ! Buvez ! Videz donc ce verre !

— Ce vin est exquis, » avoué-je sans honte.

Pourquoi la honte ? C’est un sentiment inadmissible en matière de poésie. Je vidai le verre qui suivit cette douloureuse pensée.

« Voilà ce que je vous propose… » souffla alors Belle dans mon oreille.

Elle se mit à chuchoter. Je vous assure que je ne comprenais rien. Pourtant, elle y mettait de l’intonation, du sentiment, de la respiration, du rythme. Et mon esprit quittait le lieu de ma turgescence pour s’appliquer à comprendre ce que me confiait cette bouche brûlante. Je ne sais comment, un verre se vida dans la mienne et j’eus soudain mal aux dents. La douleur était si forte que je me contorsionnais sans honte. Encore la honte ! Et pourtant, je n’avais rien dit, rien trahi. Il fallut qu’elle me caressât la joue pour que je retrouvasse un semblant de tranquillité. Elle avait changé de regard. Je veux dire que ce n’était plus le même. Et pourtant, pourtant… c’était elle. Le verre se brisa.

« Vous êtes maladroit ! fit-elle, un peu agacée par mon sourire d’enfant.

— Sauf quand je bricole… précisai-je.

— Je ne vous ai pas fait venir pour ça ! »

Enfin un aveu ! Je l’attendais depuis le premier coup de tournevis dans la machine. Elle aussi se tranquillisait. Elle allait tout me dire, avant même que je lui confiasse ce que je savais de Joli. Comme ses bras devenaient glissants !

« Voilà… commença-t-elle. Vous ne savez pas tout.

— Ma foi… si vous en savez plus que moi…

— Moche m’a demandé en mariage… »

Cette nouvelle m’assomma littéralement. Quoi ! Le sexe hybride de Moche pénétrant l’anus de cette gamine à peine sortie de l’enfance ! C’était…

« Impensable ? dit-elle en reculant (nous étions sur le sofa et je bandais).

— Je pensais que Joli avait votre préférence, voilà tout ! Je… je vous souhaite beaucoup de bonheur. »

Je mentais. Je la haïssais. Je n’avais jamais tant haï. Elle eût épousé Joli que je ne l’en eusse pas moins haïe. Me détestait-elle à ce point ? Sa main empoigna mon membre viril.

« Oui ! criai-je pour les voisins. Une dernière fois, ô Belle !

— Mais c’est la première fois…

— Pour moi, ce sera toujours la dernière ! »

Passons. J’avais peut-être rêvé. Je retournai chez Jeannot. Contrairement à mes habitudes, j’entrai alors que Joli s’y trouvait attablé, seul devant un verre jaune. Je m’assis à sa table sans lui en demander la permission. Il n’était pas étonné, ni même surpris. J’avalai une grande bouffée d’air.

« Belle va épouser Moche ! lançai-je pour faire mal.

— C’est impossible, fit Joli le plus négligemment possible.

— Je voudrais bien voir ça…

— C’est tout vu. Je l’ai tué.

— On attend les flics, » fit Jeannot dans mon dos.

Ils emmenèrent Joli une heure plus tard. On me demanda ce que je savais. Je répondis que je n’étais pas là. Mais je ne dis rien à propos de Belle. Et je retournai chez moi. Pour la première fois depuis bien longtemps, je ne m’ennuyai pas. J’avais de quoi penser. Et espérer. Je n’avais pas revu Belle. Était-elle au courant ? N’était-ce pas à propos de Joli que j’avais vécu avec elle une aventure des plus réjouissantes ? C’était sans doute là le pivot de ma pensée. Je n’avais pas vu le cadavre de Moche chez Jeannot qui l’avait recouvert d’un drap qui était peut-être une nappe. Je n’avais jamais vu de cadavres. Le sang témoignait d’une mort violente. Couteau ou arme à feu. La rage de vaincre ne s’exprime-t-elle pas mieux par l’étranglement ? Ce serait Joli que j’étoufferais dans mes mains. Quelle nuit je passai alors, ne trouvant pas le sommeil et guettant la nuit comme un animal diurne, ce que je ne suis pas.

Au matin, j’allai chez Belle qui habitait quelques rues plus loin. Elle n’était pas chez elle, selon ce qu’en savait la concierge.

« Vous savez pour monsieur Joli ? me demanda celle-ci qui savait que je savais.

— J’y étais… fis-je comme dans un film.

— Et vous avez vu quand…

— J’en ai encore les oreilles bouchées, chère madame !

— Il a crié tant que ça ! »

Devais-je en conclure que Joli avait fait usage d’un couteau et non point d’un pistolet qui convenait pourtant mieux à sa nature de fils à papa ? La concierge me raccompagna, impliquant à mon bras de sauvages pressions. Elle me l’avait presque brisé quand nous atteignîmes le trottoir. Sa bouche immonde se colla alors à mon oreille :

« Mademoiselle Belle préfère ne plus vous voir, roucoula-t-elle. C’est à cause de vous que ces choses arrivent.

— Mais je n’ai pas tué Moche !

— Je ne veux rien savoir ! Ne revenez pas, c’est tout ! Ou j’appelle la police ! »

La lourde porte du 5 bis allée des Faisans se referma sur mon nez. Et j’eus beau me jeter à genoux sur ce triste perron, rien n’y fit. La porte demeura close comme celle d’une tombe étrangère. Je n’en bandais pas moins.

Chez Jeannot, on tentait d’oublier. Il fallait pourtant que je susse de quelle manière Moche avait été envoyé en Enfer. La tache de sang avait disparu. Même Jeannot semblait étranger à cet évènement clé de mon existence. Je n’osai le questionner. Il est quelquefois bourru. Il n’est jamais agréable de se faire envoyer balader de cette manière. Je hais les témoins de mon humiliation.

« Qu’est-ce que vous prenez ? scande-t-il sans me regarder.

— Comme d’habitude.

— Vous n’avez pas d’habitude.

— Ne vous moquez pas de moi ! Je suis tout aussi affecté que vous par cette tragédie.

— Vous vous en fichez. Pauvre fille ! Elle écrivait déjà des chansons tristes à pleurer.

— Elle vous confie ses chansons ? À vous ?

— Et pourquoi pas à moi ?

— Je ne sais pas… Je disais ça comme ça. Un pernod, please. »

Il fallait que je fisse quelque chose. Joli, par son geste inattendu (en tout cas de ma part), avait changé le cours transi de mon existence. Et Moche n’était plus là pour commenter ce bouleversement. Qu’en pensait Belle qui ne voulait plus me revoir ? Jamais je n’avais eu à vivre une pareille attente. Et je ne trouvai pas le courage de la croiser dans la rue. Elle ne venait plus chez Jeannot qui m’en voulait de le priver de cette « douce » présence. Que lui avait-elle donc donné pour qu’il parlât de douceur maintenant ?

Je m’enfermai. Il n’y a là rien que de très ordinaire. Mon père a fini par s’enfermer. Et son propre père. Je suis issu d’une longue lignée d’enfermés. Je savais que ça finirait par m’arriver. Mais ce n’était pas ce que j’avais attendu de Belle. Les jours passèrent. Je me mis à sentir mauvais. Et je ne me nourrissais que de fond de boîtes. Des graines traînaient sur les étagères. Je les croquai. Je mangeai même mes géraniums. Au bout d’un mois de ce régime, je sortis par la fenêtre, je me brisai une cheville et le péroné de l’autre jambe et me retrouvai à l’hôpital en compagnie d’un type qui avait connu Moche. Il avait une tête à avoir connu tout le monde. Il ne me déplaisait pas, le bougre.

« Je comprends pas la politique de cet hosto, me confia-t-il. Faut-il être barjot au point de mettre ensemble dans la même chambre deux gonzes qui ont tenté d’en finir avec leurs problèmes ? Qu’est-ce que vous pensez de ça, vous ?

— Je n’ai pas encore trouvé le temps d’y penser, avouai-je. Je ne sais pas ce qui m’a pris… je me suis senti abandonné… la fenêtre était ouverte. Je me suis dit…

— On ferait bien de plus se causer à soi-même. C’est pour ça que je pense aux crétins qui dirigent cet hôpital.

— Je peux sans doute demander à changer de chambre…

— Pour aller où ? »

Posant cette étrange question, il me regardait comme s’il en connaissait la réponse. Sa tête dodelinait sur un cou traversé d’une énorme cicatrice.

« Où vous irez, hein ? Ils vous le disent pas où vous allez. Et ça vous empêche-t-il de vous poser la question ?

— Je suppose que non…

— Toujours la même question, merde ! »

Il enfouit son visage tourmenté dans son coussin. Il pleurait sans doute. Je n’avais pas envie de pleurer. Ni même de quitter cette chambre. Je commençais à m’y plaire. On voyait la ville. Je pouvais reconnaître le quartier où je retournerais un jour si on me foutait la paix. Belle n’était pas venue me voir. Je n’avais pas de nouvelles du procès de Joli. Je regrettais le pernod de Jeannot. C’était le même pernod que celui de tout le monde. Mais c’était chez Jeannot que je le prenais. Je ne m’étais jamais trop éloigné de mes habitudes. Ni de mon enfance. Belle le savait aussi bien que moi. Et elle ne voulait pas en parler. Voilà tout. Elle avait décidé de retourner au silence d’où je l’avais extraite comme on met en perce.

 

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