|
Navigation | ||
[E-mail]
Article publié le 9 novembre 2015. oOo Ces marmailles de voix dans l’air mi figue mi raisin dans un arbre plus nu que visible épilent le cul du ciel poissonneux d’Avril où rentre en entier le poignet de l’écrit. On met le réel comme un os à moelle dans le bouillon d’y voir et d’y mettre les yeux arrachés de la nuit où les voix talonnaient l’asphalte de la vue. Elle les avait toutes dans la piscine de sa bouche où sa langue championne de brasse indienne les tassait aux tréfonds de sa propre insomnie. Je parle ici d’un songe en figure d’ellipse en feuillets de Kepler en rame Bactriane. Ces marmailles étaient un corps étaient un arbre étaient je ne sais quoi. Étaient donc furent donc sont ici limitrophes du poignet aussi bien chalutier du réel qu’os à moelle de ce songe à dire et à revoir avec le mal de dire. Le mal de plus en plus à être son prophète. Car on est toujours le prophète d’un songe qu’on revient de vivre dans les beaux draps noirs piaffant de ses plis diurnes. Ces marmailles de voix sont ce qu’Elle disait incestueuse à ce qui se souvient et dit mal de la pâque d’un songe. Ce matin face au jour s’efface l’invisible qui crève les yeux comme le cul du ciel d’Avril et dans le dos la page du poisson découpée dans la vitre où les chaises curules font siéger et brailler le marmot démagogue du calendrier.
Est-ce qu’on part à Tombouctou tous les jours de l’année même en songe ?
Djuna Barnes |
Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs | [Contact e-mail] |