|
Navigation | ||
[E-mail]
Article publié le 13 décembre 2015. oOo Le bel après-midi est une branche basse que l’on peut toucher et puis faire fléchir pour cueillir les fruits du temps tout hérissé d’une pièce à une autre où l’horloge a squatté les murs le papier peint la poussière des meubles qui a applaudi tant de vieilles péniches de rêves pénibles pourtant parallèles tant d’hôtes de soi et tant d’aubes poussées en graines grandes filles les seins devant soi langue pendue au ciel pour les mettre en beauté sous le bruit de l’avion qui survolait les lits où l’amour délabrait la triste garde-robe qui cachait la vie prenante à se donner à quitter ses anneaux à exhiber ses armes blanches avec ses plis contre les armes noires que l’arbre parmi les arbres ébrèche et tue et tire à bout portant sur la chaine à la vitre où le môle du jour attend que l’eau perfide vienne flatter la branche vierge et l’œil des murs et emporter l’horloge toutes voiles hors.
Ainsi vais-je librement admirer et songer
Stéphane Mallarmé |
Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs | [Contact e-mail] |