Je ne reviens jamais de loin
Certes le sable sent encore
la misère des coins du monde
où on se bat contre la mort
Le train me vomit souvent
sur des quais où tu n’attends pas
que je te dise tout à propos
d’une blessure encore visible
Il m’arrive souvent de suivre
mes hôtes sur le chemin
de la maison que j’ai quittée
parce qu’elle sentait le printemps
Ces fleurs envahissent mes nuits
Il n’y a pas de monde assez lointain
au bout du rail ou de la route
pas de monde sans sommeil
Si je reviens c’est pour finir
ce que tu as commencé sans moi
Peu d’horizons et pas de pays
j’ai perdu le peu de terre
le peu de terre que j’ai aimée
parce que sa langue me parlait
et que tu choisissais toujours
le bon moment pour me quitter