Je connais aussi la poésie des armoires
Il n’y a pas de confiture qui n’en sache rien
Mes doigts recommencent toujours ce travail
dans le silence et l’ombre de l’automne
J’eusse été une femme des draps m’eussent ravie
Deux portes refermées sans grincement de fer
Une clé qui a toujours été la seule clé
et la photo aux pliures repassées à chaud
Le dessus des armoires a connu mes sommeils
Dormir avec le chat n’a plus de secret pour moi
Le fer d’une boîte rouille depuis longtemps
mais je n’ai jamais ouvert cette brèche dans la nuit
Est-ce de la poésie ou n’est-ce que l’automne
Au printemps je ne jurais que dehors
Des eaux m’invitaient au voyage
eaux doucement allées où le monde finit
Et si ce n’est pas de la poésie je mens
Je n’ai pas assez tourné ma langue
et ce que je dis maintenant à l’enfant
est un joli mensonge en forme de conte de fées