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Article publié le 20 mars 2016. oOo Souplesse des lignes félines. Encore est-ce peu dire, tant, quand elle se love, la courbure de ses reins fait signe vers le point de rupture qui n’arrive pas. Rien de sec, rien d’anguleux dans son être déployé comme un festin. Fête des sens, jubilation muette ! Pont de lianes, la voilà qui se balance dans les airs. Elle attend le passant audacieux qui osera traverser l’abîme en sa compagnie. Je suis le pont et le passant, l’abîme et la lumière, tout comme toi qui me vient dans ces mots. A nous deux, défions le silence embarrassé et les trop vives paroles ! Si feu il y a, au sommet, c’est entre nous qu’il brûle. L’air raréfié des sommets fait de nous deux des flammes bleues, des follets en exil. Ce sont les landes et les tourbières qu’il nous faut. Nous devons descendre dans le froid, les terres humides, sûrs de la chaleur qui n’accable pas. Nous la portons entre nous, cette chaleur amie. Tu enivres à la manière de ce whisky tourbé que tu aimes tant. Que de patience il aura fallu pour en élaborer le fruit ! Ses arômes à eux seuls proposent un voyage, son goût puissant nous rabat sur la terre élue de nos orgies. Nous ne connaissons aucune limite connue. La frontière, c’est nous ensemble dans le froid qui accourt. Dans le foyer de ton cœur, le nombre importe peu. Ni les signes. Bleus, nous brûlons. Flammes vives qui éclairent les collines. Au matin, dans les brumes sages, notre folie assaille. Quand tu portes la main sur le ciel, forçant là le destin, les terres qui t’habitent approuvent. Sage résolution qui dissipe les brumes. Souplesse sans fin des courbes bleues. Le rose et le noir ne sont pas de mise.
Jean-Michel Guyot 13 mars 2016 |
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