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Patriciennes débridées
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 Article publié le 1er mai 2016.

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 A l’aube de l’Empire, les mœurs évoluent radicalement.

 Désormais, les femmes ou matrones accèdent à une certaine indépendance, détentrices de leur dot, dans un contexte ou l’influence orientale - nouvelle divinité, variété des mets, commerce des bijoux - et la découverte de leur propre sensualité sont les paramètres dominants d’une époque synonyme d’opulence et de divertissement.

 Elles profitent, surtout, de leur nouvelle liberté, comme en témoigne cet extrait de l’auteur Horace :

 « Assieds-toi contre celle qui te plaît, tout près … approche ton corps le plus possible du sien … ( … ) Si, comme il arrive, il vient de tomber de la poussière sur la poitrine de ta belle, que tes doigts l’enlèvent ; s’il n’y a pas de poussière, enlève tout de même celle qui n’y est pas » .

 Les matrones, maquillées et vêtues élégamment, ne se contentent pas de sortir en promenade, elles se rendent aux spectacles, notamment à l’amphithéâtre où la chasse est ouverte … métamorphosant l’adultère en sport national.

 Dans la haute société, le mariage et les carrières politiques prennent un autre sens, les dames de l’aristocratie devenant la convoitise d’hommes carriéristes ou de parvenus. Parallèlement, elles s’intéressent aux arts et à la culture, donnant parfois salon.
 
 L’éros féminin se répand, et si gladiature et luxure créent une rime, ce n’est peut-être pas un hasard, les héros ou Dieux du cirque créant parfois quelque vertige dans la tête des patriciennes, comme dans celle de la riche Eppia qui décide, sur un coup de dés, de quitter enfants et mari pour suivre sur un bateau son athlétique amant. L’histoire de Clodia est l’une des plus célèbres, caractéristique de cette période dominée par la recherche du plaisir réciproque, une histoire passionnelle entre un jeune poète de moins de vingt ans, Catulle, et une aristocrate de trente ans. Mais leur liaison, entachée de deuils respectifs ne dure pas, rompue par l’amante qui choisit un nouveau garçon, un riche chevalier prénommé Coelius …

 Dans un tout autre registre, Tullia et Maura s’adonnent au saphisme, conduite scandalissime, retracée à travers la prose de Juvénal dans ses Satires : lorsqu’elles arrêtent leur litière, de nuit, face à l’autel de l’antique Pudeur, elles descendent pour inonder « de longs jets la statue de la déesse », ensuite « se chevauchent réciproquement et se trémoussent sous les regards de la lune » avant de rentrer au logis.

 

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