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Article publié le 17 juillet 2016. oOo Les crocodiles ont les yeux verts et les bouteilles en verre du jour sont de la même écœurante couleur que les arbres du parc zoologique où les enfants et les infirmes qui occupent les emplacements privilégiés du parking fixent les barreaux magiques des cages et se penchent sur la fosse aux ours et le bassin des grands sauriens dans leur sommeil politicien -« On dirait des troncs d’arbres » dit un garçonnet médusé aux yeux d’un vert stagnant comme l’eau des grenouilles et le cul des babouins.
La poussière s’allie à l’odeur mélangée des cages qui sont des zèbres ou des tigres ou certaines idées ou du papier réglé où se posent nos merles avec nos hirondelles ou nos draps lessivés avec l’amour qu’ils recouvraient et que l’on fait sécher comme étendards ou blancs moutons bêlant à des bergers nouveaux menant de grands troupeaux muets (et incertains) qui broutent les paroles et contre lesquels les neiges font rugir la terrible blancheur des ours de leurs flocons polaires ou de leurs livres à venir ou jamais comme on cherche un bestiau caché dans son abri marqué sur l’étiquette : petit lémurien « maki lémur catta ».
Les trompes d’éléphants font naitre des enfants qui voient les éléphants comme un gros appendice à cet animal long tout en tuyauterie comme le font certains poètes qui estiment nous montrer la chose en nous montrant le mot sur quatre pattes tout comme le dromadaire ou le chameau (en se trompant de nom et donc de nombre de cyphoses*) assoiffant le désert.
Bêtes sur deux pattes, exprimant désir de voir ! Mallarmé |
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