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Article publié le 12 juillet 2006. oOo Sur le perron, il vient puisque c’est le soir assister au déclin au désastre final. Pompes excessives - pour sûr, ors et pourpres funèbres : d’un goût tout ça, et ce technicolor ! Mais selon le protocole, et les foules applaudissent. Ainsi l’on enseigne aux rois. Il se détourne et à son tour fait ses adieux, effleure à peine, caresse là, lâche un écu, pince une oreille (le jeune page aux yeux mouillés n’a pas crié) et il s’élance lentement car avec majesté dans le monumental escalier. Vingt étages depuis des siècles le contemplent. Il monte se coucher. S’écartent les gardes-corps, comtes et marquis qui tiennent les marches. Raides et graves lampophores. Son pied touche juste la pierre qui sonne sous le talon. Et suivant la gamme ascendante qu’il gravit, de moins en moins perceptible. On l’aperçoit encore, on le devine, haut qui se hisse au long des balustres. Enfin il atteint l’ut final, palier dit de la reine - que s’obstinent les persifleurs à baptiser marche nuptiale. Mais taisons-nous, à cette heure le silence enveloppe le palais le roi dort. On entendrait pialer une souris, et parfois en effet on l’entend ; ou c’est sur les dalles la feutrine des royales charentaises chuintant, et ça qui grinçe l’échelle de meunier. D’amour se meurt dit-on une suivante sous les combles joliment arrangés par monsieur de Mansart. |
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