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Article publié le 11 septembre 2016. oOo En barbe de choc le vieillard matinal s’est accoudé à son mouchoir sidéral et lorgne le cou de girafe des fenêtres aux pousses encore trop dures et tend ses poils gris-argent comme une faucille vers les ajoncs et les ibiscus de cretonne dont les rideaux se font un seuil de turbulence au passage des queues d’autos décalottées par la proliférante obstétrique de l’heure où les vieillards n’arborent pas impunément une barbe aussi choc que les fruits verts du monde qui vont éclater demain sur un pavé imberbe et plus flottant que le sens du poème qui fait ici son bruit de pot d’échappement.
Harmonise tes détériorations, mais pas au début, pas prématurément et jamais définitivement.
Henri Michaux |
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