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Article publié le 23 octobre 2016. oOo Le clavier est sur la table tête nue. De petites anomalies singulières jaillissent. La tête est la chambre et la chambre dehors. Un énorme moteur drape le lit du fond et la tasse est imbue de tout son contenu. Je l’appelle Agrippine à cause de son anse. On voit que la machine fait déjà effet et que la langue nage en une eau matricide. La porte colporte le clos et l’ouvert sur cette carapace qui se colle au mur au point de s’y confondre. La main dans les citrons silencieux des mots fouille l’infinité mortelle de l’enfance. « C’est une aubade aux persiennes » me glisse en vitesse une pensée transie. Elle est en jupe courte et cille insolemment voisine de mes doigts qui invoquent une odeur. C’est un Bartók d’insectes qui court sa chimère en tête de musique et le rythme incessant. Le clavier baille en creux ses portiques qui grouillent ses linéaments. Comme un laurier mâchant son propre mâchement je m’écris jusqu’aux embouchures de l’instant dont la pampa claviculaire est la gerboise de mes soubresauts.
Ni but, ni buter, il faut savoir dévaler. Henri Michaux |
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