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 Article publié le 6 novembre 2016.

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Enfant, enfant dans l’école des mots
Sans dieu, sans maître, sans boussole

Sans le sein, sans le giron, seul dans le grand jardin
Epiaison sans emblavement, semences recuites jetées

Dans les profonds sillons du ciel, les mauves nuages
Du crépuscule

Le tableau du ciel n’est pas encore noir,
La verdeur des mots agrippe, les jours se prolongent

Eparpillement de ce tout amoral-athée
Qu’est la matière à portée des mains de l’enfant solide

A foison la matière et pluriels les noms
Qu’un être, un seul, là, dans la solitude, assiste

Fort encore d’une jeunesse qui forcit
Que c’est bon de grandir ainsi au milieu de tout ce qui croît !

Sur le banc de pierre, les mousses fraîches
Que la main caresse

Les pommiers en fleurs de grand-père balancent sous le vent
La poule, la favorite, dort sur ses genoux,

Demain la pêche sera bonne, et le vent frais,

Promesse du cidre en fleurs encore,

Les herbes hautes taquinent les jambes nues de l’enfant,
Ila délaissé le banc pour s’aventurer dans le près tout proche

Dans un fossé, la terre a formé des granules extraordinairement réguliers
Que la main soupèse

Le bitume frais enivre l’enfant
Une envie le prend de manger cette matière noire et si brillante encore fumante

Il n’en fait rien, se contente de désirer ce noir absolu,
Un jour viendra où, dans la nuit noire, une louve chantera

Cerises encore vertes, verjus et prunes immatures font ses délices,
Dieu que le monde est acide !

Dans la sécheresse des flammes, j’ai vu la nuit,
Je l’ai aimée si fort, et vous corbeaux, mes amis de toujours,

J’entends vos cris et je jubile,
Si près déjà, j’entends les pas d’Odin

Me reviennent en mémoire mes premiers pas dans la neige
En Norvège

Père et mère étaient mes dieux alors,
Et toi Odin, tu cheminais déjà dans mes premiers mots

En avant du dire, jamais hors d’haleine ni avare de confidences,
Je te revois souriant assis sous le sureau en fleurs,

Et qui était cette jeune femme qui jouait sur son hardanger
De cette mélodie, mer de musiques ?

Cheveux noirs et robe de lin, pour toute parure Ingwaz à son cou,
Je la revois qui me regarde intensément tout en jouant

Sucs et sèves, runes et arbres de mes forêts,
Vous portez l’énigme jaillissante, son nom tremble sur mes lèvres

Sources et fruits, fontaines et cours d’eau tout à la fois
Dans lesquels je puise l’élan

De bond en bond, l’enfant, jusqu’aux framboisiers haletants

 

Jean-Michel Guyot
31 octobre 2016

 

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