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Article publié le 6 novembre 2016. oOo Enfant, enfant dans l’école des mots Sans le sein, sans le giron, seul dans le grand jardin Dans les profonds sillons du ciel, les mauves nuages Le tableau du ciel n’est pas encore noir, Eparpillement de ce tout amoral-athée A foison la matière et pluriels les noms Fort encore d’une jeunesse qui forcit Sur le banc de pierre, les mousses fraîches Les pommiers en fleurs de grand-père balancent sous le vent Demain la pêche sera bonne, et le vent frais, Promesse du cidre en fleurs encore, Les herbes hautes taquinent les jambes nues de l’enfant, Dans un fossé, la terre a formé des granules extraordinairement réguliers Le bitume frais enivre l’enfant Il n’en fait rien, se contente de désirer ce noir absolu, Cerises encore vertes, verjus et prunes immatures font ses délices, Dans la sécheresse des flammes, j’ai vu la nuit, J’entends vos cris et je jubile, Me reviennent en mémoire mes premiers pas dans la neige Père et mère étaient mes dieux alors, En avant du dire, jamais hors d’haleine ni avare de confidences, Et qui était cette jeune femme qui jouait sur son hardanger Cheveux noirs et robe de lin, pour toute parure Ingwaz à son cou, Sucs et sèves, runes et arbres de mes forêts, Sources et fruits, fontaines et cours d’eau tout à la fois De bond en bond, l’enfant, jusqu’aux framboisiers haletants
Jean-Michel Guyot |
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