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 Article publié le 24 juillet 2006.

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LE LIEVRE, LA POULE ET LA GUERISON DU RENARD

Personnages et rôles
FLUTAMBO « le lièvre, marabout de la famille de la jungle »
MBACK’Hè « le renard, malade soufrant d’une maladie dont la guérison est sous estimées, pourtant... !
SOSSO « poule mythique, couteau blessant son maître »

 - Le trop facile est facilement difficile. 

Un jour, MBACK’Hè le renard tomba malade. Toute la famille renard essaya en vain la guérison de MBACK’Hè. Après de longues consultations chez les voyants de la contrée, on leur recommanda de solliciter les services du très réputé FLUTAMBO, le lièvre bien assidu. On alla quérir FLUTAMBO qui vint aussitôt au logis de MBACK’Hè. Après avoir ausculté et tâté les pouls du renard il énuméra les écorces des plantes, des plantes et des racines. Pour finir, il recommanda une poule, afin de pouvoir guérir le renard. Afin que la composition du fameux remède soit rapide, FLUTAMBO répartit les tâches en disant :

FLUTAMBO - Le rat ira chercher l’écorce du caféier. Le bouc ira chercher l’écorce du cacaoyer. Le singe ira chercher quelques doigts de banane. Le rat-palmiste ira chercher l’huile de palme de premier choix. Le sanglier ira chercher l’écorce de baobab. Il manque cependant celui qui ira chercher une POULE. 
 - Le renard prit aussitôt la parole et dit :

MBACK’Hè - Manquer une poule pour soigner un renard, tout le monde en deviendrait goguenard ! Il n’y a pas de problème à ce point là, je m’en chargerai personnellement. Tous ceux mandatés pour la commission des décoctions se mirent à l’œuvre, à l’exception du renard. FLUTAMBO le guérisseur lui demanda :

FLUTAMBO- Compère MBACK’Hè, la commission pour la POULE te revient ! Qu’attends-tu ?

MBACK’Hè - Pour autre chose, je me serais inquiété. S’il s’agit d’une poule, il n’y a pas de problème. Commencez plutôt la préparation du remède. 

 -Tous les commissionnaires revinrent, munis chacun de sa décoction. FLUTAMBO dit au renard :

FLUTAMBO - Les décoctions sont déjà apprêtées, il ne manque que la POULE.- (au renard) Tu as pris charge !

MBACK’Hè - Commencez plutôt la préparation du remède. S’il s’agit d’une POULE, il n’y a pas de problème. 


-  Le lièvre mit le canari au feu, y versa l’huile de palme, y introduisit toutes les décoctions. Le re mède se mit à cuir. Le lièvre reposa la même question au renard. C’est alors que le renard se leva et se dirigea vers un enclos à poules. Mais un peu avant il se retrouva coincé et mourut dans un piège disposé au préalable. Le remède fut cuit à point, mais le renard n’était toujours pas revenu. On s’impatienta, on s’inquiéta, et, après un détour dans les champs voisins on retrouva MBACK’Hè le renard dans un piège. FLUTAMBO le guérisseur revint à la case, recueillit le fameux remède, s’en alla en disant ceci :

FLUTAMBO - Le trop facile est facilement difficile. Ceci mérite bien d’être une belle leçon pour nous autres. 

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LA VEUVE DE PAPA WAKA

Personnage et rôles
LAMESSEPO - Veuve de PAPA WAKA, femme très fertile.
ANGO - Orphelin de PAPA WAKA, fils bien aimé de LAMESSEPO.
MOUKALA - Assassin de PAPA WAKA, convoitant LAMMESSEPO pour sa beauté, sa fertilité et sa naïveté.
MOUKALA-SETOU - Jeune homme sensible et épris de LAMESSEPO

Un jour, dans une contrée forestière fut un homme appelé PAPA WAKA. Il était fort et entouré d’un patrimoine naturel bien fourni. Poussé par la convoitise sur ce patrimoine, MOUKAL son voisin le tua. Dès la mort de PAPA WAKA, MOUKALA investit le domicile de celui-ci, fit de l’amour brutal à LAMESSEPO. Chaque fois, dans le lit de feu PAPA WAKA, MOUKALA faisait de l’amour à LAMESSEPO en lui mordant l’oreille, la joue, les lèvres, et quelques fois la langue. Il sonda tout le lait des seins De cette pauvre. Elle devint toute malheureuse. En quelques temps, les gros seins juteux de LAMESSEPO ne devinrent que de seins fanés et vides. Les nuits et les jours de LAMESSEPO devinrent très très difficiles pour elle car soit elle était en train d’endurer l’amour violent à elle imposé par MOUKALA, soit elle était en train de consoler ANGO son fils qui ne cessait de pleurer en tirant le sein vide de sa mère. Il pleura nuit et jour, devint tout chétif et perdit même sa voix. La pauvre veuve se lamenta pendant des lunes entières. Attiré par ces lamentations, MOUKALA-SETOU se rapprocha un jour de la case de LAMESSEPO et frappa à la fenêtre. LAMESSEPO se leva et vint lui ouvrir. MOUKALA-SETOU hésita et tout de même il dit : 

MOUKALA-SETOU - Je ne sais pas si je suis habileté à en savoir un peu sur vos lamentations, mais je ne saurais rester indifférent à vos soucis. C’est pour la mort de PAPA WAKA que tu es si fortement éprouvée ? 

LAMESSEPO - Ce n’est pas le seul motif de notre déséquilibre psychologique et spirituel. Il est mort assassinat, ce qui psychologiquement nous touche. Après sa mort MOUKALA m’a soumise aux séances d’amour rudes, et il extrait tout le lait de mes seins pour aller empiffrer ses enfants, au détriment de mon fils ANGO. Ceci nous met dans un état de défection psychique. 
 - A peine avait-elle fini d’expliquer ceci à MOUKALA-SETOU que MOUKALA arriva et, tout étonné de la présence de celui-là, se fâcha et dit : 

MOUKALA - Qu’est le motif de ta présence sur ces lieux ? 

MOUKALA-SETOU - J’étais de passage et j’ai été attiré par les lamentations de cette femme et par les gémissement de son fils, ce qui m’a poussé de venir voir de près et en savoir plus sur ce. 

MOUKALA - A quoi tient ta curiosité ? Ne sais-tu pas que PAPA WAKA était mon sujet et que pour sa témérité il est mort, ce qui me donne tout droit sur sa veuve et son avoir ?

MOUKALA-SETOU - Ce qui est étonnant c’est l’inconscience et l’insouciance que vous avez sur les souffrances de cette femme et cet enfant innocent. Ils ne méritent pas bien ce traitement ! Leurs souffrances me touchent fortement, raison pour laquelle je leur tends ce CORIS en symbole d’un amour franc que je porte désormais pour elle et son fils. 

 - De par le geste, MOUKALA se sentit sous pression et, afin d’afficher une volonté qui ne l’était franchement pas, mis le collier de feu PAPA WAKA au cou de LAMESSEPO en disant : 

MOUKALA - Ton geste ne vient que devancer les promesses que j’ai faites à cette veuve. Afin de concrétiser cela, je lui remets ce collier qui était pour PAPA WAKA. 

MOUKALA-SETOU - A quoi servirait un collier, s’ils sont rongés par les famines et les maladies ? Voici des médicaments et de la nourriture pour leurs besoins. 

MOUKALA - A quoi sert-il de nourrir un être sans éducation ? Je matérialise l’instruction de ce jeune homme, ce qui pérennisera ses connaissances. 

 - Cette concurrence positive faite au sujet de la veuve de PAPA WAKA et son fils fit un grand bien à ces derniers. Ils se retrouvèrent avec beaucoup de cadeaux et de belles réalisations de projet jusque là non tenus. La veuve et l’orphelin de PAPA WAKA acceptèrent ces donations et devinrent amis de MOUKALA et MOUKALA-SETOU.

 

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