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![]() oOo Or - de l’œil de ta cendre, amie, on fera, au mieux, un col de cruche ;
de toute ta poudre, une pincée de poudre sur la poudre de toute la terre ;
de tes seins vierges de momie (dans la chaude hospitalité de mes bras),
point même, sous la pince des fouilleurs, le lut d’un joint de sarcophage.
L’histoire n’est plus notre avenue. Nulle figure à genoux ne bleuit l’angle de notre papyrus.
Non. Mais nous fûmes ici, et serons toujours d’ici. Et d’autres lisseront les déchirures d’étoffe de nos vers,
y cherchant à jamais tes serments et vierges seins, purs, de tiède déesse.
*
(Sinon le reflet
de ce qui fut un ciel de Mytilène élargi, aminci par tes longs yeux fins, noirs.)
[MYTILÈNE]
[…] quand le temps, effritant œuvres et châteaux et le plus grand des soleils entre tes doigts
à l’ombre radieuse et brune de ton éternelle beauté, brune […]
MYTILÈNE
Courbe cou de cygne violâtre rouge-noir à fins ossements de feu spirituel sous une lune pourpre d’incendie
saluant un dernier saule-stalactite (1) de glaçons, sur fond de kasbah rosâtre perse (2) cadette ensablée de Suse-Mytilène,
aussi reposante qu’un front courbé de sœur.
1. Heinsius propose d’interpoler ici l’épithète dormeur (ou endormi) (op. cit., p. 35, note 2). La métrique le permet-elle vraiment ? 2. Variantes : et saluant un tremble-stalactite de glaçons, sur fond de ville rosâtre perse [ou] sur fond de rosâtre citadelle perse (données par Heinsius, op. cit., p. 35) |
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