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 Article publié le 14 mai 2017.

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Oh que j’aime entendre deux glaçons s’entrechoquer quand je secoue le verre rempli de ce whiskey tourbé que j’adore !

C’est un crime, je sais, que ce mélange fallacieux, mais je ne résiste pas aux tintements qu’il me procure.

J’y entends deux femmes jalouses se chamailler en pure perte, parfaitement identiques, toutes deux détestables à souhait, que j’ai longuement connues dans deux vies antérieures, et je m’enivre du son d’abord, du nectar écossais ensuite.

*

Une congère : de pli en pli, je dresse un bûcher de neigesur la terre hivernale.

*

Tant va l’oreille qu’à la fin la musique se brise.

Ainsi, tout, et le tout de tout dans les moindres détails, ne serait que variation sur un thème battu-rebattu, vieilles cartes à jouer, hochet dans les mains amères du hasard, et tant d’autres choses encore dans ce bazar universel qu’est la vie ardemment déployée été comme hiver.

Foin des avanies.

*

Minotier de mon état, j’observe émerveillé les blés épier l’horizon, j’entends les lourds fléaux frapper en cadence mes si belles balles blondes et j’écouteavec délectation les meules broyer les précieux grains de vie d’où s’échappe la blanche farine.

Arrivent l’eau et le sel de mon pain, azyme parfois lorsque le ciel s’empourpre.

Et dieux que je l’aime, mon moulin qui fait eau de toutes parts !

Brisé depuis toujours l’anneau nuptial.

*

Et furieuses, les eaux, comme j’aurais aimé les connaître avant l’âge de glace !

A présent, iceberg ou glaçon, je ne sais trop, me revoilà qui flotte entre deux eaux.

Je frotte et je frotte, blotti contre le givre. En jaillira bien un jour une de ces étincelles que sème le printemps fiévreux.

Printemps porte délivrance. Cœur en débâcle.

*

A gros flocons tombe la neige sur le grand livre de la terre d’ici.

Eparses, quelques feuilles d’automne détonnent sur le sol encore gelé, décalque d’une vie ardente lancée au vent.

A deux pas du dieu, âme vagabonde, sourd une source chaude.

Vois-tu, amie, comme s’y prélassenten volutes bleueslesfées mutines,si lentes à se dissiper qu’il me faut toute la patience du monde pour ne pas désirer me baigner dans leurs eaux dans le but avoué de m’y dissoudre, ainsi me joindrais à elles sans toi, n’était la patience qui nous lie

*

De cet avenir si lent à venir, je fais une raison de t’aimer.

De rune en rune, le miel des jours, et gloussent les chéneaux après l’orage.

Imke et Mélissa marchent main dans la main sur le chemin poudreux.

De glace point, elle a fondu sous leurs pas parallèles.

 

Jean-Michel Guyot

7 mai 2017

 

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