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Article publié le 18 juin 2017. oOo Écrire c’est comme le Lucrèce de Schwob regarder l’échine des pourceaux. C’est suivre l’escargot dans sa bave et lui tendre la feuille cadastrée du chou. Mettre bas cette illégitime progéniture qu’on appelle moi. Écrire c’est louer le dos d’un étalon commun qui est la langue et qui saute les haies désarçonnées des mots. C’est uriner avec les chats et les vautours et faire advenir la forme provisoire illimitée de sa pensée. (Attention cher lecteur surtout chère lectrice ici va survenir une phrase assez longue sans points pour souffler) : le poète ou le scribe ou le barman sonnés par un détail énorme et dirait-on cosmique par exemple un brin de persil partisan d’un festin colossal ou digne du palais donc le poète ou le barman ou scribe ancien comme celui de Schwob lorgnent la soie frivole d’un instant de soi sur l’échine d’un porc ou sur la gorge blanche d’une femme vive ou peinte par Titien.
tu dois te réserver pour des contemplations plus nobles un bateau qui traverse l’horizon deux escargots qui se font l’amour sous la tige de la laitue ou parmi ses feuilles vertes un enfants qui dirige son cerf-volant du haut d’une terrasse… Camilo José Cela |
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