Les animaux sont des poètes. Ça leur sert à quoi d’être bêtes ? Et ça revient tous les printemps pour critiquer nos chers enfants qui aiment bien la poésie inspirée par la bourgeoisie à nos poètes-professeurs. On est des frères et des sœurs. Si l’inconnu est dans le père du moins on sait qui est la mère. Vos Arabes, Grecs et Latins on les lessive le matin. On leur arrache le langage pour que dans nos jolis villages on s’assemble sous le drapeau. Et quand se lève le rideau, c’est la France, pas l’Arabie, ni les sources de l’Italie, qui dans l’air prend de la hauteur, les pieds sur terre et le bonheur garanti par le ministère. Les poètes doivent se taire, laisser la place aux professeurs qui sont aussi de bons censeurs, des domestiques véritables qui savent comment sur la table on dispose assiettes et plats qui font à eux tout le repas. A quoi servent les vers qui pensent ? A rien du tout sans les vacances. Dessous la terre on les mettra même vivants, comme des rats. Leur pourriture est nourrissante. Reconnaissons cette variante de l’engrais qui sert au jardin. Enseignons-la même au larbin en formation dans nos collèges. Mais le programme qu’on allège par ces trous vite à la raison revient car dans notre maison, je veux dire la République, on a le sens de la critique. Les profs ont de l’inspiration, quelquefois même des passions, on en voit qui portent couronne et chevauchent de vraies personnes qui trouvent tout ça très normal. Et ma foi s’ils écrivent mal ils inventent une poésie qui vaut bien l’adab d’Arabie. Bientôt on pourra grâce à eux éditer tout ce que l’on veut, des petits papiers en musique de Nougaro qui a la trique car son oiseau qui fait pipi à autre chose sert aussi, (c’est le côté pédagogique qui dit avec quoi on fornique) aux notes mises dans le ver de Bénezet qui en Enfer signe des œuvres incomplètes, preuve qu’il fut un vrai poète. Entre Breton et Aragon il veut prendre une décision qui dans l’esprit laisse des traces dont le professeur ne se lasse s’il ne préfère la chanson et son Renaud qui a tout bon.