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Article publié le 24 septembre 2017. oOo Le vélo s’adossait au ciel. Ou sur les bords du chemin verdoyant devenait frondaison et brillait. Le mouvement des astres chromé qu’activait une blonde divinité inaccessible avait un crissement qui le classait dans l’ordre des coléoptères aux cuisses chansonnières. Le vélo est aussi un jardin ou un lac où ondines et fleurs apparaissent parfois dans la sueur de vivre. Celui-ci rayonnait de beauté machinale au moteur impudique espiègle et tourmenteur. Les mots y pédalaient à vitesse Olympique réfrénant l’effort où la vue perd son frein. Une odeur métallique qu’on ne sentait pas côtoyait une chair d’un rose trop rapide et voué à ce point de fuite où le soleil bousait en ruminant. Un segment de fenouil coincé entre les dents sert de braquet à l’âme qui maudit l’instant trop fugace de voir Hortense ou Cunégonde chevauchant l’engin coulant comme de l’eau où les cygnes s’ébattent gracieux et gymnastes révoquant Léda.
La machine accroche, lacère, plie, gronde, blêmit, soupire. Charles-Albert Cingria |
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