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Article publié le 12 novembre 2017. oOo BERCEUSE SAPHIQUE REDOUBLÉE
- dors, dors, redors, fille, sœurette, obscure amie, dors entre mes bras, ma joie, et relaisse entre mes doigts longs redormir tes longs cheveux noirs que, de très loin, telle une fausse amie illumine la nuit
à cette heure mi-obscure loin des chiens obscurs, et des bergères de hameau, où la houle démunie erre ah si loin des siens à l’écart de sa tanière
- reste avec moi, sœurette, sœur, amie : dans ta tête souffle le vent, et brille un lointain violent ; reste avec ta triste beauté brune ici sous l’endormeuse pluie dont le tapotement obscur grignote le carreau
BERCEUSE SAPHIQUE NOI[RE]
sexe sombre comme la nuit […]
après le jeûne brûlant du jour, baiser à peine tes cheveux de nuit […]
au moment où je veux t’oublier, faire un poème d’eux (tant ta beauté me fait de mal […]
et pourtant j’aime penser à elle, revoir soudain ton visage jouir pour, l’embrassant,
la recueillir sur ta bouche et dans ma bouche)
BERCEUSE SAPHIQUE CLAIRE
Mais à trop penser à toi, je perds sans fin tes traits (revoyant hélas sans effort ceux de ta rivale) puis, t’oubliant enfin, finis par m’endormir.
Chevaux du matin, dans l’écho pavé de la cour. Clair sursaut. Sans m’y attendre, je fixe ta voix, ton visage franc et la loyale beauté brune des filles de chez toi.
*
Rentrer chez moi le soir ; y trouver une grande lampe qu’on a laissée allumée ; non, pas une lampe :
c’est le soleil qui incendie la chambre grise, rougeoyant depuis l’horizon ; à travers une solitaire fenêtre qui brille.
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