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Article publié le 13 mai 2018. oOo Des palefrois de l‘ancien temps de ses lectures enfantines caracolent à l’encre devant sa fenêtre. Cherche à gommer le pas qui est le sien pourtant en forme d’amphithéâtre martelé comme à ceux des chevaux. Se voit dans cet imbroglio qui caracole tel un mur fourmillant de parois affolées obstruant sa fenêtre qu’on dirait son lit cloitré dans le fond nu sur le bidet du mur et qui est son portrait. La commode obèse et nue de l’angle mort de loin le plus obscur de sa chambre l’éclaire d’une chaise ardente. Le mot chambre est le pal amoureux qui conduit la litière où trône la fillette embuée de flagelles. Ouvert à tous les vents et à toutes dentelles qui sentent le coffre fouille à tour de bras son coffre d’Urbino. Se pose en lettres pâles quémandant du noir de fumée sur le bas qui coule entre ses bras. S’adonne à des chimères qui entre ses coudes ont posé pour lui comme on pose culottes pour se délivrer de ses déchets et plumes. Son miroir met sa reine à sa disposition dans le reflet du roi sa décapitation qui fait plouf sous sa main qu’affûte allègrement le lézard d’un rasoir. On entend tous les bruits dehors qui font silence dans l’assourdissant clavier de ses trois doigts. Rois Mages sont des mots donc sont les mots eux-mêmes la myrrhe l’encens l’or fécal d’Apulée.
Cette dame et sa belle fenêtre/un ange asymétrique aux ailes porte vent disait je vous salue. Michel Deguy |
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