"La Révolution ? Un jeu d’enfants". S.P
Il est un exercice qui requiert une bonne dose de conviction : cet exercice, c’est celui de la Révolution.
Ses possibilités sont protéïformes. S’il est soumis à la contingence, il est aisé de forcer le destin.
Dans le champ politique - champ tragique par excellence - , le putsch est la stratégie idéale pour imposer une nouvelle forme de pouvoir. Alliant vitesse, force, vigueur et enthousiasme, il permet rapidement de s’installer à la place du monde ancien, avec de nouvelles propositions, faisant taire l’immense, vaste, inutile et continu bavardage annonciateur soi-disant de réformes qui, de toutes les façons, ne viendront pas ou accoucheront de mesures sans envergure. De sucroît, son éclat impose un silence aux vertus lénifiantes ...
Les domaines de l’art et de la science contiennent les germes de la Révolution. A tout moment celle-ci peut éclater. Le surgissement d’une plume novatrice qui accouche d’un chef d’oeuvre peut abasourdir les consciences, jusqu’à les violer. Le concept de " viol narratif collectif " peut perdurer sur plusieurs décennies, opérant d’une génération l’autre. De son côté, le chercheur scientifique, dont les spéculations aboutissent, à un moment donné, à un résultat concret - un vaccin par exemple - change à lui seul l’hygiène de l’humanité, et par là-même sa notion du temps.
Dans le domaine privé, les histoires sentimentales sont parfois porteuses de révolutions. Si l’affect est un flux insaisissable, il n’ en est pas moins indispensable à tout individu. Et lorsqu’il prend racine, surtout brutalement, il unit alors deux êtres pour un temps qui peut être définitif, transformant radicalement leurs vies respectives. Cet affect se transforme en fonte, oui, c’est en quelque sorte du béton armé dont la concrétude conduit à se demander s’il ne s’agit pas d’une hallucination. Ici, le rêve et la fiction sont dépassés par la toute puissante réalité ...